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L’ENFANT ET L’ENFANCE QUELQUES DONNÉES GÉNÉRALES

Un enfant est-ce la continuité de ce qui est déjà là ? Ou est-ce un être unique ? Au travers de cette question se pose de manière évidente le problème de l’inné et de l’acquis. Nous savons bien en effet que l’enfant ressemblera à ceux qui l’ont précédé mais nous savons qu’il sera lui-même. Dans le « il est tout son père ou toute sa mère », la ressemblance physique infère souvent la ressemblance psychologique. Il faut cependant reconnaître qu’en terme d’hérédité psychologique nous sommes bien loin de nos connaissances génétiques. Si les enfants issus des milieux favorisés socio-économiquement, s’ils se révèlent plus intelligent, c’est que leur milieu a été riche en stimulation et en apport développant. On n’hérite pas d’intelligence, de trait de caractère, mais l’organisme et l’environnement sont en perpétuelle interaction. Selon les cas, certaines dispositions héréditaires sont favorisées et sollicitées.

Remarque : Toutes actions effectuées en commun suscitent des ressemblances d’où certaines ressemblances psychologiques au sein d’une même famille.

L’importance des stimulations des milieux

Rappel : la non stimulation de certaines fonctions physiologiques entraîne leurs pertes.

Passé l’âge de six ans, le langage ne peut plus s’établir (enfant sauvage)

L’apport extérieur ne se limite cependant pas à un apport sensori-moteur, rappelons l’importance du milieu dans l’éducation. C’est dans les milieux les plus riches en stimulations intellectuelles que se trouve en gros les enfants les plus intelligents. Le problème de l’effet des stimulations ou des influences du milieu sur le développement de l’individu, constitue l’un des thèmes principaux de la psychologie de l’enfant. ( environnementaliste à citer)

Plasticité de l’enfant

Un chat et un chien ne s’humanisent pas au contact de l’homme, un enfant se lupilise au contact des loups. L’être humain a une jeunesse des plus longue du règne animal, cette longue jeunesse permettrait l’accroissement de la gamme des conduites possibles et l’élaboration d’un répertoire d’autant plus varié et plus plastique. L ‘expérience viendrait se substituer à l’instinct.

Signification de l’enfance

Claparède : « L’enfant n’est pas un enfant parce qu’il est petit, il est enfant pour devenir adulte »

L’individu reste définitivement dépendant de l’autorité extérieure, faute de stimulations, fautes d’occasions certains secteurs du comportement, certain mécanisme ne peuvent s’élaborer mais il ne faut pas oublier les phénomènes de résiliences.

L’étude attentive du développement suggère l’existence de « période critique » au cours desquelles l’organisation psychique paraît particulièrement sensible à certaines formes de stimulation. Lorsqu’elles s’effectuent l’organisation psychique se transforme par des acquisitions nouvelles. Ces stimulations n’ont pas le même effet si elles surviennent tôt ou tard dans le développement. Il existe donc des moments proposés à l’établissement de certains types de conduite.

C’est sans doute une des principales tâches de la psychologie développementale  et éducationnelle que d’arriver à préciser la succession temporelle, le programme, de ces périodes critiques.

L’enfance c’est donc la période d’humanisation, l’enfance s’est donc par sa polyvalence et son indétermination la période ou il est éducable.

Une description de la croissance est-ce possible ?

La description de la croissance psychologique et des grands traits  de l’enfance est possible, il y certains facteurs d’homogénéité et d’uniformisation. Mais attention tel trait relevé au début du siècle ne se retrouve pas nécessairement aujourd’hui. Si l’on peut décrire aujourd’hui la marche du développement psychologique, c’est qu’elle est en grande partie liée au développement anatomique qui s’avère être aussi un facteur limitant.

Par conséquent une sure stimulation avant le stade de maturation n’avance à rien.

Exemple : mettre et obliger un enfant à être sur le pot avant le second quart de la seconde année ne sert à rien, le contrôle sphinctérien n’étant pas acquis.

« Il est vrai qu’en éducation perdre du temps équivaut  parfois à en gagner… » J.J.ROUSSEAU

Le développement psychologique et ses caractéristiques…

Il ne faut pas croire que l’enfant est un récipient vide « une tabula rasa », toute nouvelle acquisition, toute expérience, toute connaissance nouvelle que l’enfant assimile, ne vient pas seulement s’ajouter mais modifier la précédente et est modifiée par elle en retour.

Tout élément nouveau introduit dans une totalité modifie celle-ci. La locomotion par exemple n’est pas seulement le gain d’un acte moteur, elle entraîne des modifications profondes des rapports spatiaux et visuels.

Chaque fois donc, il n’y a pas simple accroissement, simple augmentation quantitative, il y a en même temps et peut être surtout réorganisation, modification plus ou moins profonde de l’état antérieur.

Le psychisme est le théâtre de remaniement et de déplacement divers au cours du développement.

« Passage perpétuel d’un état de moindre équilibre à un état d’équilibre supérieur… » Piaget

Ce développement n’est pas continue et régulier, il y a des périodes de stagnation et parfois des modifications brusque du jour au lendemain. (les période de stimulation qui précédent ces périodes d’acquisition ont été décrite comme des zones proximales de développement)

Dans cette organisation d’ensemble que constitue le psychisme, on n’a pu décrire :

-         l’évolution sensori-motrice

-         Psycho-sexuelle

-         Affective

-         Sociale…

Le stade bébé 0 à 15 mois

Caractéristique générale :

-         Apparition de la préhension

-         Position debout

-         Marche…

-         Rudiment du langage

C’est durant cette phase que s’établissent les fondements de toute l’architecture de la personnalité.

Phase prénatale et naissance.

Il est incontestable qu’une certaine forme de sensation et d’activité existe avant la naissance.

La naissance :

C’est un bouleversement complet de son équilibre. « Angoisse physiologique » pour Freud, cette étape est marquée par la nécessité de se nourrir, de respirer et de supporter les effets de la pesanteur.

L’équipement du nouveau né :

Ils ont un équipement héréditaire différent des parents et ils ont un vécu prénatal.

Les actes moteurs :

-         téter

-         Avaler

-         Hoqueter

-         Bailler

-         Eternuer

-         Réflexe d’agrippement

La vie psychique :

Il éprouve des sensations différentes qui se succèdent et se superposent, il ne fait pas la différence entre celles qui sont internes et celles qui sont externes. En fait, il ne fait la différence entre ce qui est en lui et  ce qui hors de lui. Le « moi »  n’existe pas encore. Il n’y a ni objet ni personne, le temps et l’espace n’existe pas c’est une succession de « maintenant ».

Il y a en fait  un début d’organisation psychique pas la répétition de situations semblable (par exemple la faim), on peut dire que bientôt il reconnaît la situation de nourrissage et s’apaise dès que sa mère le prend pour le nourrir, tout se passe comme si ayant faim, l’enfant savait ce qui doit suivre. La première forme d’expérience et de reconnaissance s’organise autours de l’alimentation. Mais il y a bien plus dans la tétée et dans les soins qui l’accompagne que la seule ingestion des aliments :

-         Soins

-         Contact humain

-         Stimulation auditive, olfactive et kinesthésique

Tout cela concourt à l’organisation archaïque des 1er états psychologiques.

Petit rappel : Au cours des 3 premiers mois s’établit la coordination de la motricité oculaire

-         A 3 semaines la convergence oculaire s’établit

-         A 2 mois le regard suit le mobile (début du réflexe de poursuite)

Retour dans le psychisme alimentaire :

Bébé est dans le domaine de la sécurité, lié au caractère répétitif et satisfaisant des expériences alimentaires. Ces expériences constituent pour Erikson  une des acquisitions essentielles et fondamentales de cet âge.

Ainsi se créent de nouvelle entité participant de la zone du connu et du reconnu, du satisfaisant et de l’agréable à laquelle la mère se trouve étroitement liée, ainsi se créent de nouvelle attente et de nouveaux besoins psychologiques s’émancipant du besoin alimentaire.

En opposition au domaine de la satisfaction et de la sécurité, celui de la frustration, du non identifiable fait son apparition.

Les débuts de la conscience se situeraient dans l’alternance de l’attente vaine, de l’absence, de l’insatisfaction et de la recognition des situations familières de satisfaction.

La mère est participante à ces deux états, elle est à la fois associé aux besoins primaires. Bébé se confond avec elle, elle est en quelques sortes le lieu même de toutes les satisfactions, elle est le « moi » du bébé. Parfois elle est impliquée dans des situations pénibles et dans cette perspective elle tendrait à devenir objet extérieur, on peut dire qu’elle est de ce fait le premier autre.

Les débuts de la sociabilité

Vers 2 mois bb reconnaît le visage humain et sourit à celui-ci. Dès lors peut s’ébaucher un lien, une relation, comment ne pas sourire au bb qui sourit…l’enfant répondra par des émissions vocales aux sons que sa mère émet.

Il serait sans doute naïf d’accorder des contenus psychiques à ces vocalises. Il n’en reste pas moins que ces actes prépare les futurs échanges affectifs.

Entre 4 et 6 mois, le sourire est sélectif, il est réserver à la mère et aux familier, bb commence à différencier autrui. C’est l’éveil d’une sensibilité sociale.

A 6 mois c’est le moment des jeux alternatif … (coucou L ??)

Au même âge il faut signaler la joie dont il témoigne devant le miroir dans lequel, il se reconnaît, confirme sa propre existence (pour Lacan le stade du miroir se situe entre 6 et 18 mois), c’est l’âge ou les premières imitations de l’adulte se dessinent.  

Entre 5  et 7 mois, ils différencient les mimiques de l’adultes qui déclenchent des réactions différentes.

La discrimination des personnes se précise dans ce que Spitz a appelé l’angoisse du 8ème mois  (stade durant lequel l’enfant prend conscience que sa mère et lui sont 2 personnes différentes). Il y désormais « ceux qu’on connaît » (sourire) et « ceux que l’on ne connaît pas » (pleurs, peurs…)

A l’âge d’un an il découvre les conduites du baiser et se montre volontiers très généreux sur ce point. Si le mot papa apparaît, c’est le mot Maman qui apparaît en premier.

Jusqu’à deux ans même s’il différencie sa mère comme une entité extérieure, elle n’en reste pas moins la personne qui détermine sa sécurité et provoque une atmosphère de tendresse…

Le contact avec les pairs

Dans cette période les contacts sont pauvres :

-         6 mois contact négatif

-         9 mois les partenaires sont pris en considération (lutte dans la prise d’objet)

-         Il faudra attendre plusieurs mois pour que des contacts autres s’établissent…

Les premières réactions émotionnelles

Bourjade « Chez le bébé et le petit enfant l’émotivité prive l’émotion » les émotions enfantines occupent  toute la scène psychique d’où leur caractère total et absolu. Il convient  à ce propos de rappeler que l’inconnu et le non familier ont une forte connotation anxiogène. De façon plus générale les rages correspondent au fait d’être contraint, contrecarré ou frustré.

Bridges lorsqu’il étudie l’enfant note :

Le plaisir (la notion de plaisir) n’apparaît que vers 2 mois, le rire vers 6 mois et la fierté vers 8 mois (tendresse et affection)

A 8 mois il y a organisation des actes en vue d’un « but » pour Piaget nous sommes au stade de l’intelligence sensori-motrice « qui se détermine en fonction de l’objet)

Remarque : c’est en étant aimé qu’il apprend à ce voir comme aimable

Tableau sommaire du développement moteur :

Du point de vue psychomoteur :

C’est le stade impulsif de 0 à 3 mois : caractérisé par des mouvements spasmodiques et incontrôlés et un désordre gestuel.

De 3 mois à un an : c’est le stade émotionnel ou les gestes de l’enfant deviennent utiles et tendent à exprimer à l’entourage des exigences affectives.

Développement moteur :

3 premiers mois : bouche et yeux

3 à 6 mois : région de  la tête du coup et des épaules

6 à 9 mois : tronc bras et main

9 à 12 mois : langue, doigt et jambe

Il y a donc un développement céphalo-caudale et proximo-distale

1 mois :

réflexe de succion

fixation oculaire des objets

réflexe d’aggripement

4 mois :

tête maintenue droite et mobile

6 mois :

Saisie des objets tendus entre les doigts et la paume

7 mois

Position assise

Manipulation des objets

Objet porté à la bouche (stade Oral)

9 mois

se hisse debout

rampe

12 mois : marche

Remarque : la position assise et debout libère la main. Elle élargit le champ visuel.

Remarque : Jusqu’à 7 mois comme l’a montré Piaget l’objet n’existe qu’en fonction de l’activité. Il suffit de cacher l’objet pour que l’activité cesse. L’objet n’aura une existence propre qu’à 12 mois avec le concours du langage.

Les débuts de l’intelligence

A partir de 4 mois et demie les mouvements ayant produit un effet  sont répétés

A 8 mois il y a coordination des actes en vue d’un but. Dès lors on peut dire qu’il y a une conduite intelligente.

A 12 mois : l’enfant par son activité tâtonnante découvre de nouvelles conduites (faire tomber 1 objet de manière répétitive en intervenant sur les conditions de la chute) C’est une forme d’intelligence pratique et manipulatrice.

La période de l’expansion subjective de 1 à 3 ans

Caractérisation du stade :

La marche lui confère un début d’autonomie, il en résulte une extension de son champ d’investigation.

Au début de la seconde année un autre phénomène capital se fait jour la phonation ! Si le grand  bébé est capable de dire « papa et maman » et s’il comprend certaine injonction on ne peut pas dire pour autant qu’il parle.

Il s’engage dans un nouveau stade lorsque sur la phonation se greffe le langage, moyen d’expression, de communication d’échange psychologique avec autrui. Mais cette acquisition  est lourde de conséquence grâce à elle en effet va graduellement se superposer celui de l’action parlée, racontée, de l’action transposée. Pour Gessel s’est le stade du bourgeonnement verbal.

C’est au cours de cet âge que la conscience du « moi » fait son apparition.

Vers 2 ans et demie c’est la fameuse période d’opposition qui est surtout une phase d’affirmation vigoureuse de prise de position d’un moi en train de se trouver et de se différencier de l’entourage avec lequel il se confondait.

Le langage tient son rôle dans ce mouvement, puisque l’enfant apprend qu’il possède un nom et il parle de lui à la troisième personne. Mais bientôt le je et le moi feront leur apparition.

Les progrès de la motricité

12 à 18 mois : la marche se substitue à la reptation

18 mois : trottinement, marche de coté et grimper sur une chaise

2 ans : l’enfant circule avec aisance

4 ans : la course est contrôlée

Remarque :Dans l’acquisition du schéma corporelle de 3 à 7ans c’est la discrimination perceptives des différentes parties du corps.

Du point de vue psychomoteur :

De 1 à 3 ans : C’est le stade sensori-moteur et projectif : stade par lequel l’enfant, à la fois par le développement de son activité manuelle et phonatoire, réussit à associer + étroitement, le mouvement et à opérer un repérage minutieux des données sensorielles rendant ainsi une perception + précise des excitations causées par les objets extérieurs

Intelligence : (2 à 7ans) Piaget

Le stade pré-opératoire : Stade où domine la représentation symbolique, l’enfant se représente mentalement  ce qu’il évoque mais le monde n’est pas organisé en catégorie logique et générale.

Généralités :

Vers la fin de la 3ème année, il peut manger seul et proprement. L’enfant est constamment en mouvement sans cesse il découvre. On assiste à une floraison de jeu moteur, on peut dire qu’il procède à une véritable exploration de ses possibilités. Il acquiert une certaine confiance en ses moyens, base indispensable à son autonomie. Pour Claparède «  C’est par le jeu que l’enfant se développe. »

La représentation

Jusqu’ici, c’était par tâtonnement cumulatif ou par combinaison de mouvement réellement effectué qu’il faisait la découverte de nouvelle conduite. Maintenant le tâtonnement est intériorisé, il y a émergence de la fonction représentative ou symbolique.

C’est le temps du jeu représentatif  « jouer à faire semblant »

L’enfant joue l’adulte faute de pouvoir  s’adonner à des activités d’adulte c’est une activité de substitution.

Le langage

2 mois : l’enfant émet des sons

3 mois : l’enfant est attentif à ces sons (il les répète et les modifie. Il joue avec sa voix comme il joue avec ses mains pour Pichon c’est le stade du gazouillis.

1)     Ce faisant s’établit la graduelle maîtrise très complexe de l’appareil phonatoire

A partir de 8 mois environs l’enfant réalise d’important progrès en devenant capable d’imiter des modèles sonores nouveaux. Certains phonèmes et onomatopées font alors leurs apparitions (Papa, Maman)

2)

C’est alors qu’intervient un élément intellectuel, il associe des sons à des situations précises et répétées (vers un an). Il faudra toute la 2ème année et la 3ème pour faire coïncider (par tâtonnement) la série des symboles personnels  et la série des mots de son entourage.

L’observation révèle que l’enfant est sensible à la valeur représentative du langage, avant même d’utiliser lui-même la parole. Une phase de compréhension globale et approximative précède entre huit et treize mois environs le moment où l’enfant se met à parler.

3)

3ème élément dans l’acquisition du langage l’élément affectif. Les cris du jeune BB font apparaître la maman, avec elle va la notion de bien être c’est un moyen d’action avec autrui et sur autrui. Dans le stade gazouillis de Pichon l’élément affectif n’est pas absent, maman et bb s’amuse à s’imiter, la compréhension se fonde sur la fusion affective de tous les instants. C’est en s’occupant de lui, en jouant avec lui que la mère lui enseigne sa langue maternelle.

Remarque : des études ont montré que des enfants placés dans des milieux inaffectifs présentaient des carences du langage

Des mots :

Premiers mots vers dix mois

20 mots 18 mois

100 mots à 20 mois

300 mots à 24 mois

1000 mots à 3 ans

Dans l’expression des enfants ces mots n’ont pas de valeurs. Stern parle d’un stade « du mot phrase » (première moitié de seconde année)

Les mots expriment un état affectif une attitude mentale. C’est ainsi que l’enfant peut utiliser un même mot pour exprimer des situations qui vue du dehors ont peu de choses en commun. (C’est la même chose pour le geste symbolique)

2 ans et demie : c’est le stade de la préphrase

Du mot phrase succède du milieu de la seconde année la « préphrase » de 2 ou 3 mots ou les mots sont rangés selon leurs importances affectives. C’est aussi le premier âge questionneur, par ces questions l’enfant met de l’ordre dans son univers. Cependant jusqu’à 4 ans ces mots désigne d’avantage des actions possibles que des objets coupe-coupe pour la tondeuse (Piaget).

20 mois : La phrase grammaticale fait son apparition, l’ensemble syntaxique est présent au début de la 3ème année.

3 ans et demi : c’est l’usage de la première personne au dépend de la 3ème : c’est une prise de conscience du moi.

Pour Decroly le « je » est utilisé dans les phrases à forte tonalité émotionnelle

Remarque : Les aînés ou les enfants uniques acquièrent moins vite le « je » du fait de leur situation, il prenne conscience d’eux même - vite que ceux qui sont entourés d’autres enfants.

3 ans : c’est le 2ème âge questionneurs, l’âge du « pourquoi »

- Pour sa valeur informative

- Fonction affective, accrocher l’adulte

- Le « pourquoi » n’a pas une réaction causale ; mais plutôt « à quoi cela sert-il, à quoi est-ce bon ? »

Le langage qui s’est constitué apparaît sous 3 formes : 

1)     Il accompagne toute activité : l’enfant parle en agissant, la parole est comme l’ombre de l’action. Il parle même quand il est tout seul.

2)     L’aspect communication sociale, dés lors que l’enfant veut se faire entendre, il nous raconte ce qu’il fait, il nous appelle et veut nous faire participer à ses expériences et ses triomphes. Dans cette perspective il veut être compris.

3)     L’aspect jeu verbal se prolonge, l’enfant répète des mots qui lui paraissent étrange, cette activité peut se prolonger jusqu’à 8 ans dont l’essentiel paraît bien se trouver dans le plaisir à émettre les mots, dont l’effet peut paraître amusant ou même poétique aux oreilles de l’adulte.

Mais en même temps ce langage contribue à l’objectivation de l’univers de l’individu qu’il détache graduellement de l’action de la perception directe. Permettant la reconstitution du passé et l’anticipation du futur par intériorisation progressive du langage permet la naissance de la pensée.

L’égocentrisme et la transduction

Les propos de l’enfant témoigne de son égocentrisme. Il projette constamment sur le monde ambiant ce qu’il éprouve lui-même.

L’évolution affective et sociale

On comprend qu’avec les progrès moteurs, avec l’avènement de la représentation symbolique ou verbale s’introduisent de sensibles modifications dans ce domaine. L’imitation intervenant l’expression de ces émotions se codifie en un jeu de mimique bien caractéristique et bien socialisée.

L’enfant devient capable de se remémorer ou d’anticiper satisfaction et frustration vécue ou probable.

L’enfant dispose désormais d’exutoire que le bébé ignorait. Il peut en outre décharger ses tensions de manière transposée dans le jeu ou la parole. (gronder sa poupée)

L’enfant fait connaissance avec un nouvel aspect de l’adulte, il pose des exigences et des interdictions et même il punit.

L’enfant se fait une image de lui d’après celle que lui propose les adultes. Il faut donc faire attention au fait qu’il ne se sente pas rejeté. En outre, l’enfant sera très sensible aux menaces verbales qu’il faudra peser.

Un autre facteur de son anxiété se trouve dans l’adualisme. (Il ne fait pas encore la différence entre le moi et le monde environnant).

-         L’enfant a peur quand nous avons peur

-         S’il a peur nous avons peur

 C’est  Freud et son école que revient le mérite d’avoir fourni une sorte de synthèse du développement affectif de ce stade, centrée autours d’un aspect très important du développement moteur : l’acquisition du contrôle des sphinctes.

C’est le stade anal : il succède au stade oral et se prolonge au-delà de la 2ème année. Progressivement la maturation du système nerveux permet le contrôle des sphincters, cet apprentissage ne se fait pas sans conflit, il découvre qu’il peut faire plaisir à sa mère en étant propre ou s’oppose à elle en se salissant. Il aborde la notion de bien et de mal, c’est pour lui la 1ère règle morale.

Pour beaucoup de mère, l’éducation de la propreté est la seul chose qui compte à cet âge, combien de fois n’assiste- t-on pas ainsi que le note Erikson à une véritable épreuve de force, entre l’enfant qui ne veut pas plus renoncer à l’essai personnel de maîtrise musculaire et la mère qui veut lui imposer son contrôle.

 C’est « le faire » ou « ne pas le faire » qui fait son apparition. L’excrétion étant occasion de jouissance et de plaisir, il n’est pas exagéré de voir dans sa régulation un renoncement que l’enfant accepte pour satisfaire sa mère et s’assurer son amour.

Quoi qu’il en soit, la fierté de l’enfant qui s’est comporté comme on l’attendait entraîne l’impression d’être bien, d’être valorisé et sécurisé. A l’inverse, une tonalité agressive peut s’exprimer dans le refus de s’exécuter et de se souiller.

D’une manière un peut trivial on pourrait dire qu’au stade anal succède le stade du robinet. L’intérêt pour la fonction entraîne nécessairement l’intérêt pour l’organe.

L’enfant en comparant son sexe avec celui opposé, prend conscience de son appartenance à l’une des  2 moitiés de l’humanité. C’est une préoccupation importante et avec elle la sexualité proprement dite  fait son entrée en scène aux alentours de 3 ans.

Par ses expériences c’est sur tous les plans du comportement que s’impose cette dualité entre conformité et non-conformité, entre satisfaction et l’affirmation de soi. C’est dans cette perspective que s’inscrit la phase d’opposition.

Wallon a souligné : l’aspect positif en montrant qu’il s’agissait essentiellement d’une crise d’indépendance. En effet l’élément essentiel de la crise paraît être le désir de faire seul.

L’enfant commence à « vouloir contre » comme s’il n’avait pas encore assez d’initiative personnelle pour inventer « quoi vouloir ».

Les frustrations de l’enfant résultent surtout d’une part de l’écart existant entre les désirs et les moyens dont il dispose et de l’autre de l’accroissement des contraintes parentales.

La découverte de la réalité extérieure (3 à 6ans)

Pour reprendre les termes par Freud « le principe de réalité » prend corps et vient s’opposer au « principe de plaisir ». A à un monde où il  suffit de désirer ou de mimer pour être satisfait, succède peu à peu un monde où il faut jouer le jeu où il faut faire ce qu’il faut pour atteindre l’objectif fixé.

Le problème de L’œdipe

Nous avons vu que l’enfant aux alentours de 3 ans avait fait la découverte de ses organes génitaux et nous avons dit que cette découverte était lourde de conséquence physiologique. Plus simplement on pourrait dire qu’une composante plus sexuée  intervient dans la relation affective entre l’enfant et l’adulte et par conséquent un attrait plus marqué pour les parents du sexe opposé va se faire jour.

La perception des différences anatomiques pose à l’enfant, beaucoup plus de problème qu’on ne le croit et avant tout porte un coup sérieux à son égocentrisme et à sa croyance implicite que tout le monde est comme lui. Le garçon fait la découverte troublante et décevante des différences qui  le sépare de sa mère.

C’est aussi le moment où le père devient un père aimé à part entière, alors qu’il l’était jusque là dans l’ombre de la mère.

Pour le garçon le père rival devient aussi l’objet d’identification, il suffit au petit garçon de devenir le père pour « avoir » la mère. C’est donc la période de « je fais comme papa ou comme maman ».

Quant à la fillette sa sécurité exige tout comme le garçon qu’elle conserve l’amour maternel qu’elle blackoute de perdre en raison de son désir possessif  de fusion avec le père.

Ainsi l’enfant supprime t-il la rivalité intolérable en s’identifiant au parent rival. L’imitation du père pour le père et de la mère pour la fille devient souvent flagrante  et elle n’est pas qu’extérieure. L’enfant intériorise donc l’image qu’il se fait de ses parents. Le parent rival devient l’idéal,  le parent de sexe opposé comme l’image et le modèle suivant lequel, il choisira l’être extérieur auquel il s’attachera érotiquement plus tard.

La conscience morale primitive :

Un important héritage, n’en subsiste pas moins  à cette époque : la personnalité enfantine qui avait commencé à s’affirmer vers les deux et demi dans l’opposition aux parents, se trouve considérablement raffermie et renforcée par la présence en elle des images parentales intériorisées, qui lui assure un contrôle et une sécurité interne accrus et par conséquent un grand surcroît d’indépendance.

Avec l’intériorisation des images parentales qui assurait la liquidation de l’œdipe, il semble que ce soit le système des attitudes, des exigences, des interdictions et des attentes parentales que l’enfant  fait sien. Sa conscience morale se constitue ainsi.

Mais cette conscience « primitive »  s’accompagne de manifestation freudienne du « surmoi » qui s’accompagne de conduite autopunitive  et intègre le fait que toutes infractions doivent-être sévèrement punies.

Le problème affectif : la jalousie

Il n’est pas plus facile de partager sa mère avec son frère qu’avec son père. On peut dire q’avec le complexe de l’œdipe apparaît le complexe de « Caïn ».

C’est un stade ou l’aîné peut alors régresser et faire le bébé, comme s’identifiant au nouveau venu.

Remarque : il est souhaitable compte tenu de ce qui vient d’être énuméré que le nouveau venu intervienne après l’œdipe.

Le développement psychomoteur :

3-6 ans le stade projectif : Désormais le mouvement accompagne des représentations mentales, l’activité d’imitation prend de plus en plus d’importance, constituant avec l’émergence de la parole, l’émergence de la fonction symbolique   

La socialisation par les pairs :

L’enfant fréquente ou à l’occasion de fréquenter des institutions scolaires, il est donc confronté avec la réalité de l’existence d’autrui.

Millard situe et différencie 4 étapes de la socialisation :

1)     l’activité solitaire

2)      Jeu parallèle (l’enfant entouré de ses semblables joue mais de manière individuelle groupe de 3 ou 4) (âge 3 ans)

3)     5 ans jeu associatif, groupe de 3 ou 5 avec des interactions plus grandes et plus fréquentes

4)     Activité collective

Dans cet univers égocentrique(3 ans à 5 ans)  l’autre est plus une menace les conflits sont fréquents mais brefs.

Vers la cinquième année, c’est l’utilisation de la pensée symbolique qui fait évoluer le jeu vers le jeu de rôle « on dirait que toi tu étais… » dans ces conditions les enfants peuvent revivre certains événement qui les ont impressionnés. Ces jeux font entres autres apparaître la notion de règle.

Les caractéristiques intellectuelles : l’intuition (et non la réflexion)

L’enfant observe mieux la réalité mais la prend dans sa globalité.

Delacroix « l’intelligence c’est déborder le donné par le construit » à cet âge le donné est absolu

Piaget : à 4-5 ans ce n’est pas encore le stade « conservant » pâte à modeler  c’est la pensée intuitive

L’enfant ne fait en somme penser que ce qu’il voit…Pour Rey, l’enfant de ce niveau n’a pas de vision d’ensemble, il ne fait pas d’hypothèse. Ces remarques nous montrent combien la  vision du monde reste égocentrique.

La mobilité :

Entre 3 et 7 ans c’est l’âge de grâce, l’enfant intériorise l’espace, le langage a une grande importance, il est important d’enrichir le vocabulaire spatial de l’enfant. Pour se repérer l’enfant se réfère à son corps.

Tronc-jambe = verticale

Bras = horizontale.

Vers 6 ans l’enfant a une bonne représentation topologique de son corps.

La désagrégation de la subjectivité primitive (de 6 à 9ans)

Libéré des luttes affectives qui ont absorbé sont énergie au niveau précédent, sécurisé dans une large mesure par l’intériorisation des images parentales, l’enfant se tourne maintenant avec avidité vers le monde extérieure.

Remarque : Pour Piaget c’est le stade des opérations concrètes

Dans la période 7-11 12 ans il y acquisition de la réversibilité de la pensée (Une action peut être annulée par son inverse.) ce qui permet l’élaboration de classification et de sériation. L’intelligence de l’enfant n’opère que sur du concret (classer sérier dénombrer) sans pouvoir envisager les hypothèses.

L’égocentrisme déformant, continue à se désagréger au contact du réel de l’enseignement et des échanges sociaux.

C’est aussi le début du contact avec ses pairs, ses égaux, il n’est plus en face d’êtres qui le dépassent et le souci majeur est de retrouver ses copains.

La transformation de la pensée : la logique

Le monde extérieur est autre chose que ce que l’on voudrait, ainsi s’oppose le monde imaginaire où tout est possible  et le monde du réel où tout n’est pas possible mais dans lequel « on peut réaliser des choses ».

C’est le stade où ces deux mondes s’oppose et c’est aussi à cette période où l’on commence à remettre en question l’existence du père Noël.

Pour Piaget c’est la période de la décentration, le raisonnement est de – en- calqué sur les éprouvés. Le stade de conservation est fortement ancré. C’est la période où le construit déborde le donné.

D’intuitive la pensée devient opératoire. Ainsi l’enfant en vient-il à ces notions de permanence et d’invariance. Cette conservation entière de la pensée permettant et entraînant la constitution des opérations logiques. Mais nous sommes bien loin de la logique formelle, c’est de la logique concrète. C’est la période ou la curiosité de l’enfant reste insatiable.

L’évolution affective :

Toutes les énergies de l’enfant jusque là  concentrée sur ce seul point : s’assurer la sécurité et l’amour ; seraient rendu disponible. Il devient capable d’attachement à d’autres personnes.

La maturité enfantine (9 12 ans)

L’âge de 9 ans marque un tournant. L’individu n’est plus un enfant. Mais il n’est pas encore un adolescent. C’est un âge d’autonomie et d’autodétermination. Il est plus membre du groupe qu’individu au sein d’un groupe. L’enfant se perd dans la communauté de ses pairs. De plus en plus la pensée se détache du concret. C’est le début des opérations formelles et du raisonnement hypothético-déductif. Pour Gessel on n’est pas loin de l’âge raisonneur. Pour Cousinet, c’est l’âge de grâce sociale. L’individu vit en symbiose avec le groupe unisexe). Le rapprochement des sexes se fera vers 12 ans.

 

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