logo pour revenir à l'accueil du site

 

 

Introduction:

 

A l’heure des NTIC et des B2I instaurés par le ministère de la l’Education Nationale, il est évident que l’outils informatique prend une place prépondérante dans le cursus scolaire.

Ainsi de la sixième à la troisième les compétences en informatique à acquérir sont dictées dans le programme de technologie du collège.

 

En 4ème la notion de « consultation et transmission de l’information » entraîne une consultation régulière de pages Internet.

 

Quelles possibilités sont offertes aux déficients visuels pour aboutir à ce projet ?

 

De point de vue de l’Education Nationale, il n’y a pas de texte à ma connaissance qui aborde l’accès aux Nouvelle Technologies de communications (NTIC) par des élèves des élèves atteint d’un handicap visuel.

 

En fait la recherche et la volonté d’accessibilité des sites Internet existent bel et bien au niveau légal :

 

« Les pouvoirs publics français et internationaux prennent des mesures favorisant l’accessibilité des sites Web à tous les déficients visuels.

En attestent :

- La circulaire du 7 octobre 1999  relative aux sites Internet publics qui stipule dans le paragraphe 2.1.2 Accessibilité que "les responsables des sites veilleront tout particulièrement à favoriser l'accessibilité de l'information à tous les internautes, notamment les personnes handicapées, non voyantes, malvoyantes ou malentendantes."

 

- Le projet de loi sur la Société de l’Information du 14 juin 2001, qui stipule dans le Titre 1er - De l'accès à l'information, article 3 qu’il "autorise le pouvoir réglementaire à imposer aux services en ligne qui diffusent des données publiques le respect de normes d'accessibilité aux personnes atteintes d'un handicap visuel".

 

- Le plan d’action E-Europe 2002  qui oblige les sites Web publics des Etats membres à être accessibles aux handicapés. Une communication de la Commission Européenne du 25 septembre 2001 est très claire à ce sujet. De plus, une résolution du Conseil Européen du 8 octobre 2001 invite les états membres à "supprimer les barrières qui existent dans la société de l'information", notamment en encourageant le développement de logiciels spécifiques qui soient adaptés aux besoins particuliers des groupes défavorisés". Notons que le Royaume-Uni et l’Allemagne sont en avance sur l’accessibilité des sites publics.

 

- Le Disability Act aux Etats-Unis  qui oblige déjà les sites publics à être accessibles depuis juin 2001. » (livre blanc « visual friendly »)

 

De plus L'initiative WAI (web accessibility iniative), créée en 1996 par le World Wide Web Consortium (W3C) publie sur son site une série de documents contribuant à améliorer l'accès à Internet pour tous.

 

 

En parallèle de nombreuses associations ou entreprises françaises se sont investies dans l’adaptation de sites dont voici quelques exemples :

 

BrailleNet

Visual Friendly

Confort de lecture

 

Un constat s’impose cependant : même si les intentions de chacun sont louables, l’adaptation de site Internet a un prix. C’est un fait, une entreprise ou un gouvernement peut et doit investir dans l’adaptation de ses sites respectifs. Mais une énorme majorité des concepteurs à  l’origine de pages personnelles (pédagogiquement intéressante) n’ont pas les moyens d’accéder  aux techniques d’adaptation de leurs sites au handicap visuel.

 

 

Alors comment rendre accessible toutes les pages Internet, tant dans la  lecture de l’information que dans son traitement, auprès d’élèves déficients visuels ?

Tel est l’objet de mon étude effectuée sur 2 années scolaires au près de 7 déficients visuels scolarisés en classe de 4ème dont un seul était atteint de cécité.


 

Chapitre I :CONTEXTE GENERAL

 

1.  Le Centre Régional d’Enseignement et d’Education Spécialisés pour le  DEficients Visuels et les textes qui le régissent

 

Le Centre Régional d’Enseignement et d’Education Spécialisés pour les DEficients Visuels, établissement pour jeunes déficients visuels est géré par l’association les Salins de Bregille à Besançon. C’est une association loi 1901 qui a été fondée en 1922.

De l’ouverture à 1981, le centre est dirigé par des religieuses de l’ordre de la Croix, spécialistes de la déficience visuelle. Puis à partir de 1981, le centre devient laïc.

 

 

ANNEXE XXIV quinquiès

Conditions techniques d’autorisation des établissements et des services  prenant en charge des enfants ou adolescents atteints de déficience visuelle

grave ou de cécité.

 

Article 1

 

 Sont visés par la présente annexe les établissements et services qui prennent en charge des enfants et adolescents dont la déficience visuelle nécessite le recours à des moyens spécifiques pour le suivi médical, la compensation du handicap, l’acquisition de connaissances scolaires et d’une formation professionnelle, afin de réaliser leur intégration familiale, sociale et professionnelle.

            Le Centre Régional d’Enseignement et d’Education Spécialisés pour les DEficients Visuels (CREEDEV) est concerné par cet article. Le suivi médical est assuré par un médecin ophtalmologiste, un psychiatre, un pédiatre, une infirmière. La compensation du handicap est rendue possible spécifiquement par une  orthoptiste rééducatrice en basse vision, deux instructeurs en locomotion, une psychomotricienne, une orthophoniste, une rééducatrice en basse vision. Enfin, l’acquisition des connaissances relève de l’équipe d’enseignants  spécialisés et à un degré moindre, d’éducateurs.

 

Article 2

 

La prise en charge peut concerner les enfants et adolescents au stade de l’éducation précoce, préélémentaire, secondaire et technique.

            Le CREESDEV promeut des outils spécifiques de compensation du handicap visuel, dans la classe, en intégration scolaire, mais aussi dans la vie courante.

 

Article 3

 

L’établissement peut comprendre les sections suivantes :

            Une section d’éducation et d’enseignement spécialisés prenant en charge l’enfant dans sa globalité. Elle assure, en liaison  avec la famille, une éducation et un enseignement adaptés à des enfants qui ne peuvent momentanément ou durablement être pris en charge par le service d’aide à l’acquisition de l’autonomie et à l’intégration scolaire défini à l’article 7.

            Une section d’éducation  pour les jeunes déficients visuels avec handicaps associés importants.

            Le CREESDEV dispose d’une SEES, d’une SAFEP, d’un SAAIS et une section polyhandicapé (proche d’une SEHA)  . La notion de partenariat avec d’autres établissements scolaires, notamment ceux de l’Education Nationale, est donc encouragée, fondement juridique de l’intégration scolaire à ce niveau.

 

Article 4

 

L’établissement peut fonctionner soit en externat, en semi-internat ou en internat. Toutes les fois que cela est possible, les enfants déficients de la vue demeurent hébergés dans leur famille.

            En maternelle, toujours, et chaque fois que l’intégration scolaire est possible en primaire, en secondaire, l’enfant demeure dans son cadre de vie familiale.

 

Article 5

L’établissement doit s’assurer le concours d’une équipe médicale, paramédicale et psychosociale travaillant en liaison avec les enseignants et les éducateurs et comprenant au moins 

 Un pédiatre

Un ophtalmologiste

Des rééducateurs intervenant dans les différents domaines de la compensation du handicap visuel et dans le développement de la vision fonctionnell

Une psychologue

Une psychiatre

Une assistante sociale 

Article 6

 

 L’établissement doit s’assurer le concours d’enseignants prenant en charge, en liaison avec l’équipe médicale, paramédicale et psychosociale, la formation scolaire des enfants et adolescents par des actions pédagogiques adaptées.

      Les établissements s’attachent l’aide de services de transcription et d’adaptation documentaire.

      Pour les actions concernant le développement personnel des enfants, leur insertion sociale ainsi que leur encadrement dans les internats et semi-internats, ils s’assurent le concours d’éducateurs spécialisés et de personnels agréés par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales.

 

Article 7

 

  Les services suivants peuvent être créés par l’établissement auquel ils sont rattachés :

Un service d’accompagnement familial et d’éducation précoce pour les enfants de la naissance à trois ans

assurant la prise en charge définie à l’article 2 et tout particulièrement le conseil et l’accompagnement des familles

et de l’entourage familier de l’enfant, l’approfondissement du diagnostic et le développement psychomoteur initial

de l’enfant.

Le CREESDEV a créé le SAFEP- Service d’Accompagnement Familial et D’Education Précoce- qui prend en

charge des enfants entre 0 et 3 ans actuellement avec une éducatrice de jeunes enfants et une psychologue.

Un service d’aide à l’acquisition de l’autonomie et à l’intégration scolaire apportant d’une part, l’ensemble des

moyens de compensation du handicap , de développement de la vision fonctionnelle, d’apprentissage des

techniques palliatives, d’autre part, les soutiens pédagogiques adaptés et assurant la mise à disposition des

matériels et équipement spécialisés.

 

 

Article 8

 

La prise en charge qui incombe au service d’accompagnement familial et d’éducation précoce est assurée par les personnels ayant les qualifications prévues à l’article 5 et en tant que besoin à l’article 6.

 

Article 9

 

Chaque section ou service fait l’objet d’un arrêté d’autorisation dans les conditions prévues par la loi susvisée n°75-535 du 30 juin 1975 modifiée.

 

Article 10

 

L’établissement doit disposer des locaux et équipements correspondant aux dispositions réglementaires générales d’hygiène et de sécurité.

 

Article 11

 

La famille doit être associée, à l’élaboration du projet individuel thérapeutique, pédagogiques et éducatif et sa mise en œuvre.

 

      Une synthèse annuelle, des courriers appropriés, des participations aux réunion de PEI (Projet Educatif Individualisé), permettent d’associer les familles aux décisions concernant leur enfant.

 


 

Chapitre II : Lecture d’une page Internet

 

 

I. Concepts de lecture

 

1.Concept de lecture par des élèves voyants

 

Pour mieux apprécier la lecture des sites par des déficients visuels, il faut aborder en premier lieu la spécificité de la lecture d’une page Internet par un voyant.

 

Même si cela est évident, une connaissance minimale de l’utilisation d’un navigateur  (ou logiciel permettant d’accéder à un site Internet) est nécessaire. La consultation de l’information ne requiert cependant pas de connaissances dactylographiques particulières et même si certains raccourcis clavier sont utiles, la plupart des voyants se servent du pointeur de la souris pour aborder les multiples fonctions du navigateur.

 

Quel que soient le site et la taille de l’écran,  un voyant a normalement une vision globale de la page sur laquelle il s’est dirigé, l’architecture du document doit lui permettre rapidement :

 

De visualiser la page

De comprendre le contenu du site,

D’accéder facilement aux liens vers d’autres pages et de cerner les relations entre chacune d’entre elles.

D’accéder à des liens vers d’autres sites

D’avoir la possibilité de hiérarchiser l’information (de la plus importante à la moins importante),  qu’elle soit sous

forme de texte, d’images ou d’images animées.

 

Il est cependant fréquent que des sites non professionnels ne répondent pas à ces exigences. Les sites gouvernementaux ou professionnels adaptés ne sont pas les plus fréquentés par les “ surfeurs ” mais il appartient à chaque enseignant de diriger ses élèves vers des sites de qualité.

 

 

2. concept de lecture de sites Internet par un élève amblyope :

 

La lecture d’une page Internet relève de plusieurs paramètres :

L’accessibilité des postes

La maîtrise des logiciels utilisés (raccourcis claviers)

L’accessibilité des sites

 

2.1. l’accessibilité des postes :

 

                             Pour les amblyopes :

 

Les élèves ont besoins d’un écran adapté (plus de 15 à19 pouces...) ce type d’écran permet entre autres d’utiliser les logiciels d’agrandissement d’écran avec plus de confort.

 

2.1.1 l’accessibilité de Windows

 

Windows possède une série d’outils d’accessibilité qui permettent d’adapter aussi bien les contrastes, la taille des icônes et leur police. (livret d'impression écran expliquant l'accessibilité de windows)

 

Mais il est évident qu’au regard de la copie d’écran adapté (livret d’impression écran bureau adapté) que ces adaptations ne sont pas suffisantes pour avoir accès à l’ensemble de l’information textuelle. Il y a nécessité  d’utiliser des logiciels adaptés pour la lecture d’écran.

 

2.1.2 Logiciels et matériel adaptés pour les amblyopes

 

Un logiciel de grossissement d’écran (“ Magic ” ou “ Zoomtext ”)

Une synthèse vocale

Une plage tactile (affichant les textes de l’écran en braille éphémère)

 

Remarques :

 

Que ce soit pour Windows, une grande quantité de paramètres étant ajustable il va de soi que ce n’est pas au moment de l’utilisation des postes que l’on doit les adapter. Chaque ordinateur doit présenter un profil utilisateur permettant à chaque élève d’accéder à une configuration adaptée à son handicap visuel.

Pour cela en début d’année une fiche individuelle d’accessibilité est faîte de préférence avec l’aide de l’orthoptiste. Cette fiche n’est pas figée dans le temps et peut-être revue et corrigé tout au long de l’année. (annexes fiche pédagogique page 1)

 

 

 

 

2.2. La maîtrise des logiciels et raccourcis claviers

 

Un amblyope  devra au minimum connaître les raccourcis claviers lui permettant d’utiliser son logiciel d’agrandissement d’écran et son navigateur.  Cette utilisation des raccourcis clavier est sujette à controverse, certains pensant que le suivi du pointeur à l’écran entraîne une fatigue oculaire, d’autres pensant au contraire que cet effort renforce les restes visuels.

 

2.2.1. Le choix du navigateur

 

Le choix du logiciel de navigation est important, celui-ci doit pouvoir s’adapter aux mieux des difficultés visuelles des élèves  :

 

Internet Explorer ne permet pas de grosses adaptations si ce n’est dans l’agrandissement des caractères de la police. ( voir livret d’impression écran)

 

D’autres navigateurs gratuits sont entièrement paramétrable au handicap visuel comme Opéra (téléchargeable gratuitement sur www.opera.com)

 

Certains navigateurs référencés par « BrailleNet» et sont spécifiques du handicap visuel :

 

“ Le navigateur spécifique gère directement des entrées sorties Braille ou vocales ou un affichage adapté à l'écran, combinant le cas échéant ces différentes possibilités. Il propose aussi des fonctionnalités optimisées pour ces modes de consultation, reposant sur une analyse du code HTML sous-jacent (accès à la liste des liens d'une page, à un résumé de la page, changement de langue du synthétiseur de parole...).

On peut citer notamment :

-BrailleSurf développé par l'unité INSERM U483 — équipe INOVA
[ http://www.snv.jussieu.fr/inova ]

- Home Page Reader, d'IBM
[ http://www.rs6000.ibm.com/sns/hprtrial25.htm ]

-  PbWebSpeak, développé par la société Productivity Works, Inc
[ http://www.prodworks.com/productsindex.htm ] ”

"livre blanc Braille Net"

 

Face à ses navigateurs le problème de gratuité se pose, de plus il n’est pas certain que tous les postes de la famille de l’élève ou au lycée possèdent ce type d’adaptation, se pose donc une question en situation d’intégration.

 

 

 

2.3. L’accessibilité des sites

 

Nous allons pour l’instant aborder seulement les utilisateurs de logiciel d’agrandissement d’écran; pour les amblyopes plusieurs choix s’offrent à eux :

 

2.3.1 Sites adaptés par le concepteur :

 

Le site visité présente la possibilité de changer de taille de police et de fond et c’est le concepteur du site qui offre cette possibilité.

 

Exemple : le site de l’INJA (Institut National des Jeunes Aveugles)

image montrant les différants fonds et teille de police

 

Bien souvent seul le texte est adapté et les graphismes (images, boutons, bandeaux ou images animées) préservent une taille d’origine :

 

taille de la photo non adapté au texte agrandi                                                                                                                                                                                                  

 

 

2.3.2 Sites adaptés par une des entreprises spécialisées

 

Soit les sites ne présentent pas d’adaptation prévue par le concepteur mais celui-ci s’est associé avec une entreprise spécialisée dans l’adaptation de sites, grâce à un lien les élèves peuvent donc choisir une série de paramètres d’adaptation (police et fonds). Cependant les choix s’effectuent sur une page Web avec une taille de police peu convenable pour un amblyope qui n’aurait pas au préalable rendu actif son logiciel d’agrandissement d’écran

 

Exemples :

 

 le site du Premier ministre “ www.premierministrre.gouv.fr ”

 

Ce site propose les services de Label Vue de Visual Friendly, qui permet certes de créer un profil utilisateur intéressant au vu du nombre d’items paramétrables, par exemple :

-        Police : taille, couleurs

-       Fonds : couleurs

-        Liens : couleurs         

 

Il permet aussi de choisir l’emplacement du menu “ en haut de page ” ou à “ gauche ” de la page principale. Ces parties de pages Internet formant des cadres de part et d’autre de la page principale sont appelées des frames et sont très peu lisibles par les synthèses vocale et  les plages tactiles.

Malgré ses efforts plus que louables deux constats s’imposent les photos ne sont toujours pas adaptés à la taille de caractère

 

Exemple :

à nouveau la taille de la photone correspond pas à celle du texte

 

De plus si vous désirez imprimer la page que vous êtes en train de lire, elle ne s’imprimera pas à la taille de police qui apparaît.

Plus alarmant encor; le profil que vous avez enregistré après 10 minutes d’efforts n’est utilisable que sur 5 sites proposés dans l’annuaire de Visual Friendly qui ne sont pas tous d’un intérêt pédagogique évident .

 

Il en est de même pour “ Confort de Lecture ” présent sur le site de “ Handicap Zéro ” avec lequel il est plus difficile de savoir le nombre de sites adaptés aux profils de vision des élèves.

 

 

Braillenet :

Quant à eux, ils œuvrent à l’échelle Internationale, nationale et privée pour que les sites qui apparaissent sur le Web soit adaptée auxbesoinsdes déficients visuels. La liste des sites évoqués semble cependant un peu légère par rapport aux millions de sites présents sur la « toile » :

  

 

Face à ces critiques, il ne faut pas imaginer que les intentions de chacun sont à blâmer, il faut en effet un changement de mentalité chez les concepteurs de site Internet, mais ils n’ont pas tous les moyens de s’offrir les services de telles entreprises.

 

 

 

Finalement malgré une sélection importante de la part des enseignants la plupart des sites visités par nos élèves dans le cadre des NTIC ou les IDD (Itinéraires découvertes) ne sont pas au préalable adaptés à leur déficience visuelle. Il ne reste alors qu’un choix : l’utilisation d’un logiciel « d’agrandissement d’écran », quelles en sont les conséquences ? 

 

2.4 Conséquence de la non-adaptabilité des sites

 

Ces conséquences sont les chevaux de bataille des travaux de recherche de BrailleNet et Visual Friendly dont voici quelques exemple :

“  Un utilisateur malvoyant peut faire appel aux fonctions de personnalisation du système d'exploitation (polices de caractères, couleurs, contraste,...) de manière à utiliser au mieux ses possibilités visuelles ou bien mettre en oeuvre un logiciel d'agrandissement, sorte de loupe logicielle.

Quelle que soit la solution utilisée, le document original n'est pas perçu dans sa globalité mais par fragments. De ce fait il est plus difficile à appréhender et à manipuler, à comprendre. L'utilisateur doit en quelque sorte ré-assembler mentalement les fragments pour reconstituer l'information contenue dans le document.

La fragmentation concerne en fait l'ensemble de l'interface, menus de commandes et boîtes de dialogue notamment, qu'il n'est pas possible de lire en même temps que le document lui-même. Il résulte de cette fragmentation une charge mentale importante qui peut être allégée si cette perte de qualité ergonomique est compensée par une conception claire et logique du document. ”

(Livre blanc Braille Net)

 

 

“ Pour accéder à l’information disponible au format électronique et plus particulièrement au Web, les malvoyants utilisent des logiciels d’agrandissement de l’écran (loupes logicielles) associés à des navigateurs classiques (Microsoft Internet Explorer, Netscape Navigator…). Ils utilisent éventuellement en plus les options d’accessibilité proposées par Microsoft qui permettent d’agir sur l’ensemble de l’interface Windows.

Lorsqu’ils utilisent un logiciel d’agrandissement, les malvoyants grossissent la totalité de la page affichée à l’écran. Ne voyant de façon agrandie qu’une partie de la page Web, ils en ont une vision partielle et sont obligés de recomposer mentalement sa structure globale. Pour arriver à balayer du regard l’ensemble de la page, ils sont obligés de faire défiler l’écran verticalement et surtout horizontalement (puisque la page a été agrandie dans toutes ses dimensions) ce qui est assez déroutant et perturbant.

Il est donc capital pour eux, de disposer d’une mise en page adaptée aux grands caractères qu’ils utilisent ” (livre blanc Visual Friendly)

 

Pour résumer, la lecture d’un site par un élève  amblyope provoque une perte de la vision globale du document et une fragmentation de l’information. Ce qui demande un effort mental de restructuration de l’information pour l’intégrer, la traiter et la mémoriser.

 

3. concept de lecture de sites Internet par un élève aveugle

La lecture d’une page Internet relève des mêmes paramètres que les amblyopes :

 

 

-      L’accessibilité des postes

-     La maîtrise des logiciels utilisés (raccourcis claviers) incluant une connaissance parfaite du clavier

-       L’accessibilité des sites

3.1  l’accessibilité des postes

 

3.1.1 Accessibilité de Windows

 

Windows n’a pas prévu (en français) de fonction spécifiquement paramétrables  pour les aveugles.

 

3.1.2  Matériel spécialisé

 

Les postes doivent donc disposer de moyens techniques palliatifs tant au niveau matériel que logiciel :

-    Une carte son compatible avec la synthèse vocale qui devra être associée à des haut-parleurs d’une excellente qualité pour une écoute agréable des informations transmises.

-      Une plage  tactile pour que toutes les informations textuelles soient transcrites en braille éphémère

-     Une synthèse vocale

-       Un clavier Azerty présentant des repères tactiles pertinents

 

   

3..2.  Maîtrise des logiciels utilisés :

Il évident qu’un aveugle qui ne perçoit ni la forme ni les mouvements du pointeur se voit dans l’obligation d’apprendre l’ensembles des raccourcis claviers pour :

 

-   L’utilisation du système d’exploitation

-   La synthèse vocale et ses fonctions propres à l’utilisation d’un navigateur

-  Le navigateur qu’il soit spécialisé ou non, certains permettant de supprimer la totalité des informations graphiques (Lynx ou Opera)

Remarques :

A l’identique chaque élève possédant une plage tactile devra maîtriser les fonctions de celle-ci et faire un choix judicieux ou imposer entre les raccourcis clavier (Azerty) ou les combinaisons de touche de sa plage tactiles.

Face à une telle dose d’apprentissages, il serait intéressant de se poser la question de la différence de temps d’apprentissage entre les amblyopes et les aveugles et d’intégrer le plus tôt possible (notamment en fonction du développement du schéma corporel) ces apprentissages aux notions de techniques palliatives précoces.

 

 

3.3 Accessibilité des sites pour les aveugles

 

Les adaptations des sites pour les aveugles se présentent généralement sous deux formes :

 

3.3.1 Sites adaptés pour les aveugles avec un accès texte :

 

Soit le concepteur du site fait le choix de proposer un “ accès texte ” comme celui  de l’INJA auquel cas l’ensemble des informations est dépourvu de tout apport graphique. Il faut alors être vigilant sur la hiérarchisation de cette information :

Le menu est-il proposé ?

Le plan du site est-il une condition nécessaire dans ce type d’adaptation ?

Y a-t-il une logique dans la hiérarchisation des liens ?

 

3.3.2 Sites adaptés aux normes WAI

 

Deuxième cas de figure le site ne présente pas “ d’accès texte ” mais le concepteur a défini l’architecture de son site en application avec les normes “ WAI ” auquel cas :

-  Images, hiérarchisation des liens sont adaptés au matériel spécialisé :

-   La synthèse vocale ou la plage tactile lit les pages lignes par lignes, il est donc important que le webmaster en tienne compte pour une cohérence dans la chronologie des informations annoncées.

 

Une image n’est “ lue ” que si elle présente une “ info bulle ” la décrivant et donc lisible par la synthèse vocale .

 

image écran d'un "info-bulle"

Ce sont là les recommandations de WAI mais le constat fait précédemment devient redondant : peu de sites d’intérêt pédagogique regroupent l’ensemble de ces paramètres.

 

 

 

3.3.3 Sites non adaptés à la cécité

 

Dernier cas de figure qui est majoritaire sur le web l’absence d’adaptation

Seuls alors fonctionnent les logiciels adaptés : synthèse vocale et plage tactile.

 

4. Conséquences générales liées aux problèmes d’accessibilité des pages internet

 

Les nouvelles technologies ont normalement le pouvoir de stimuler la recherche d’une information plus complète sur un sujet, d’une solution plus satisfaisante à un problème et, d’une manière générale, d’un plus grand nombre de relations entre diverses connaissances ou données.  

 

Cela n’est vrai que si et seulement si l’information est accessible. Au vu des constats précédents, il n’est pas certain que les nouvelles technologies stimulent l’envie de recherche chez les élèves handicapés visuels. A moins qu’une pédagogie adaptée relève à la fois ces manques mais aussi pallie en totalité ou en partie ceux-ci.


Chapitre III  :

  Pédagogie appliquée au concept de lecture des sites Internet

 

I. Quel pédagogue ?

 

Premier constat avant de parler de  pédagogie, il est important d’intervenir sur la difficulté de définir le pédagogue chargé de la consultation des informations issues des nouvelles technologies :

 

De qui dépend l’enseignement des nouvelles technologies dans les établissements spécialisés ?

 

A ce jour de nombreux établissements disposent de professeurs d’informatique qui ont ou n’ont pas la charge de l’enseignement de la dactylographie, mais aussi de plus en plus de classes du primaire au collège sont équipées d’ordinateurs dont l’utilisation est à la charge de chaque enseignant  présent dans la classe. Alors qui fait quoi et selon quels programmes ?

 

Le programme informatique recoupe plusieurs courants technologiques actuels:

-    NTICE (Nouvelle Technologie d’Information et de Communication à l’Ecole)

-     Les Itinéraires Découverte (pour le cycle central)

-     Programme de technologie

-       B2i (brevet informatique et Internet)

 

Il apparaît donc que de l’école primaire au collège, l’ensemble des enseignants se trouve impliqué dans la consultation d’informations  provenant de sites Internet.

 

Plusieurs questions se posent face à ce constat :

 

Comment les enseignants sont-ils formés et comment harmonisent-ils leurs pratiques ? 

Comment gérer la progression des apprentissages ? En effet aucun texte n’aborde la spécificité du handicap visuel et l’apprentissage des nouvelles technologies ?

 

De plus il est difficile de former une équipe pédagogique entière à l’enseignement de l’informatique comprenant à la fois la maîtrise du matériel spécialisé et la bureautique.

 

II. Pédagogie de la lecture d’une page Internet

 

Rappelons que le but de notre sujet n’est pas de savoir si un déficient visuel ou un aveugle peut consulter une page Internet, mais si une pédagogie adaptée peut en limiter les inconvénients.

 

Que l’on soit voyant, déficient visuel ou aveugles, la consultation d’une page Internet implique de façon logique la maîtrise du navigateur, l’accessibilité à l’information et le traitement de celle-ci.

 

1. La maîtrise du navigateur :

 

Pour n’importe quel voyant ou amblyope n’utilisant pas d’agrandisseur d’écran il est aisé de repérer l’icône du navigateur de cliquer dessus, de balayer visuellement l’interface du logiciel et  d’en saisir les fonctions principales situées dans la barre de menus et dans la barre d’outils.

Qu’en est-il d’élèves handicapés visuels utilisant du matériel spécialisé ?

 

 

 

 

1.1. Rendre actif le logiciel de navigation

 

Le repérage visuel de l’icône sur le bureau quand on utilise un agrandisseur d’écran  oblige les élèves  à faire défiler l’image dans le sens horizontal et (ou) vertical avec une vitesse de défilement augmentée du fait de l’effet loupe du logiciel. De plus en fonction de l’atteinte visuelle, la forme et la couleur caractéristiques de l’icône sont parfois faussées.

Toutes les autres atteintes visuelles ne permettant pas de voir correctement les icônes du bureau, nécessitent l’utilisation d’une synthèse vocale et (ou) une plage tactile. Mais ce matériel spécialisé lit seulement le texte situé en dessous des icônes.

 

Trois possibilités s’offrent alors :

                                  Que chacun des élèves connaisse par cœur l’architecture du bureau à l’aide d’une représentation graphique donnée et exploitée au préalable. Auquel cas en utilisant le raccourci clavier « touche Windows+d » et le pavé directionnel ils peuvent accéder directement aux icônes du bureau. Mais cette technique à deux nombreux inconvénients :

 

         Avoir mémorisé de façon précise l’emplacement des icônes

       Plus le nombre d’icônes sur le bureau est grand et  plus le temps de recherche est long

       Que l’emplacement des icônes ne soit pas modifié par des manipulations malencontreuses !

        Qu’à chaque nouvelle installation d’icône sur le bureau une représentation graphique de celui ci soit redonnée.

 

                                La deuxième solution et la plus simple est de fournir un chemin d’accès au programme, à l’aide des raccourcis claviers :

 

Ctrl (contrôle)+ Echap ou la touche Windows pour atteindre le menu « Démarrer »

Utilisation des flèches « haut ou bas »  du pavé directionnel pour aboutir à « programme »

Utiliser  la flèche droite du pavé directionnel pour entrer dans le menu des programmes

A l’aide des flèches « haut » ou « bas » du pavé directionnel aboutir au navigateur (Internet Explorer, Netscape, Opera…)

 

Cette solution a l’avantage d’être immuable et commune aussi bien aux amblyopes qu’aux aveugles !

 

                                  La dernière solution est de donné un raccourci clavier à une icône du bureau (livret d’impression écran ). Mais ce raccourci clavier est propre à la personne qui le génère et par conséquent, il n’est utilisable que dans le cadre de  l’ordinateur où il a été créé

 

 

Maintenant que la fenêtre du logiciel est ouverte, comment les élèves  amblyopes et aveugles abordent-il l’interface écran du logiciel ?

 

1.2 : Accessibilité de l’interface du navigateur

 

1.2.1Les élèves utilisateurs et non-utilisateurs d’agrandissement d’écran :

 

Ceux qui n’utilisent pas d’agrandisseur, l’abordent de la même façon que les voyants, ils ont le choix entre l’utilisation du pointeur de la souris ou les raccourcis claviers pour aboutir aux fonctions de la barre de menus et d’outils présents sous forme d’icônes.

Un amblyope qui utilise un agrandisseur d’écran n’a qu’une vue partielle de l’interface du navigateur, en fait dans la majorité des cas seul le coin haut gauche du logiciel est visible à l’ouverture de la fenêtre. L’ensemble de la barre de menu et de la barre d’outils n’est donc pas lisible, il ne connaît donc pas l’emplacement exact des fonctions du logiciel. Dans le contexte de l’utilisation du pointeur de la souris,  la recherche des fonctions principales  s’effectue aux gré de balayages horizontaux et verticaux pour faire défiler l’image à l’écran et se repérer dans cette fenêtre surdimensionnée.

Du fait que la fenêtre soit plus grande que l’écran,  il est difficile pour ces élèves dans le même temps d’accorder le suivi du pointeur, la vitesse de déplacement manuelle de la souris et l’assimilation des informations graphiques de l’interface du navigateur.

1.2.2 Les élèves utilisateurs de plages tactiles et synthèses vocales :

 

Quant aux utilisateurs de la synthèse vocale et ou de plage tactile à l’ouverture de la fenêtre, s’il n’y a pas d’action de leur part, les premières informations sont lues dans l’ordre chronologique suivant :

                               Titre de la page ou du site présent en haut et à gauche sur la fenêtre du navigateur

                                Texte contenu dans la page Internet

Par conséquent aucune des fonctions de la barre d’outils et de la barre de menus ne sont accessibles de prime abord.

Puisque l’accès aux barres de menus et d’outils n’est pas complet, une seule question se pose :

La connaissance de l’interface graphique d’un logiciel est-elle la condition sine qua none à son utilisation ?

1.2.3 Rôle et perception de l’interface graphique du navigateur

 

 

En fait, l’ensemble des fonctions principales d’Internet explorer sont abordables par l’utilisation de raccourcis claviers De plus il est plus aisé de dire « ctrl o »  pour ouvrir un fichier  que :

« Allez cliquer en haut à gauche de la fenêtre dans la barre des menus sur  « Fichier » puis utilisez la flèche basse pour aboutir à « ouvrir » et validez avec la touche « Entrée ».

Dans l’étude d’un logiciel, les connaissances des fonctions sont sûrement plus importantes que leurs emplacements graphiques sur l’interface.

Mais n’est-ce pas une exclusion de plus que de dire que certains élèves handicapés ne doivent pas  ou ne peuvent pas prendre connaissance de l’interface graphique du logiciel ?

De plus, si la politique actuelle de l’enseignement de l’informatique dans le cadre d’un handicap visuel prône à juste titre l’unique utilisation de raccourcis claviers, il faut se rendre à l’évidence : les élèves amblyopes frustrés de ne pas effectuer les mêmes démarches que les voyants sont amenés à utiliser le pointeur en dehors de la classe, juste pour le plaisir de faire comme tout autre élève.

Quand aux « braillistes », il peuvent à tout moment se trouver confrontés à des informations graphiques prononcées par un enseignant ou un élève amblyope qui seraient déstabilisantes s’ils ne sont pas préparés.

De ce fait et pour information, on peut fournir, tant pour les élèves amblyopes qu’aveugles, une reproduction graphique de l’interface d’Internet Explorer adaptée à leur vision.( voir livret d’impressions écran adaptation braille ou noir)

Ce document permet aux amblyopes de pouvoir cerner l’ensemble de l’interface et de se repérer à l’écran lorsqu’une une fonction est validée. Mais aussi pouvoir affiner leurs défilements horizontaux et verticaux et dans certains cas se repérer dans l’espace lorsqu’ils ne perçoivent pas à quel endroit correspond l’image affichée à l’écran.

Pour les aveugles ou amblyopes utilisant du braille, la reproduction graphique en relief de l’interface engendre certaines contraintes :

 

                                  La taille de la police braille (sur une feuille au format A4) ne permet pas de reproduire à l’échelle l’interface du logiciel. Il faut de plus une feuille de légende pour indiquer le contenu de chacune des parties graphiques. Ces élèves doivent donc jongler entre 2 feuilles plus les informations provenant de leur matériel spécialisé.

 

 

                                  La relation entre les représentations graphique et les effets graphiques de l’interface du logiciel sont difficilement « transcriptibles »

Exemple :

A l’exécution de « alt.+f » le menu « fichier » (situé en haut en premier à gauche dans la barre des menus) se « déroule » et l’on peut accéder à l’ensemble de ses fonctions en utilisant le pavé directionnel ». 

Si les élèves voyants observent bien un menu « fichier »  qui se « déroule » de haut en bas, en lecture avec une plage tactile ou à l’aide de la synthèse vocale les informations sont linéaires et se lisent de gauche à droite alors comment aborder la notion de menu déroulant ?

Dans une logique d’équité, il faudrait donc donner une représentation graphique de chaque menu déroulant ( voir livret d’impression) et leur sous menu si l’on souhaitait que les non-voyants aient accès aux même informations graphique.

En fait l’étude de l’interface graphique de chacun des menus prendrait plus de temps que d’aborder les fonctions propres du logiciel. Ce type de représentation peut donc être sous forme de tableau au mur, ou dans un classeur ressource pour répondre aux questions potentielles  et faciliter la représentation graphique des non-voyants ou tout autre utilisateur qui ne profiterait pas pleinement de l’interface graphique.

La maîtrise du navigateur et l’apprentissage des fonctions principales ne sont que très partiellement abordables à partir de l’étude l’interface graphique et ne prendront du sens qu’au travers de la recherche, l’accès et le traitement d’informations

2. Accès à l’information

 

Comme il a été dit précédemment, l’accès à l’information dépend à la fois du matériel spécialisé, de la maîtrise du navigateur et de l’accessibilité des sites.

Or nous savons que peu de sites sont adaptés aux handicaps visuels, il faut donc faire prendre conscience aux élèves de la structure des pages et des sites et à la suite de cette démarche, introduire un ou des protocoles de navigation, leur permettant d’avoir un rendement plus efficace dans le traitement des pages Internet consultées.

 

2.1   Séquence pédagogique 

 

Pour que les élèves prennent consciences de la variété des pages Internet et des difficultés qu’engendre cette polymorphie, Il n’y a qu’une solution : leur fournir des pages Internet aux structures textuelles et graphiques différentes  et  tester leur capacité à en extraire les informations.

2.1.1 Exemple de séquence :

 

Objectif : relevez des informations d’une page Internet

 

Déroulement :

                               Lecture des consignes

                               Lecture du questionnaire à remplir

                              Observation de 3 pages Internet (pendant 10 minutes chacune)

                              Remplissage du questionnaire (en continuant d’observer la page)

                              Mise en commun des difficultés rencontrées dans l’objectif d’établir un protocole de navigation

 

Consignes de lecture des pages Internet :

 

Vous allez lire pendant dix minutes chacune des pages suivantes  ( voir livret d’impression écran ) :

http://xavier.claudet.free.fr/index2.HTML

http://www.inja.fr/inja/accueil-Non-Voyant.asp

http://staracademy.tf1.fr/

 

 

Pour chacune de ces pages d’accueil (première page d’un site) vous serez attentif aux liens représentés par des mots soulignés des images ou des images animées. Chacun d’entre eux est relié à une nouvelle page ou un nouveau site susceptible de fournir des informations supplémentaires. Vous pouvez donc utiliser les liens pour mieux cerner les sujets abordés dans ces sites.

Remarques  pour les utilisateurs du pointeur de la souris :

Le pointeur de la souris prend une forme caractéristique de main avec un index pointé lorsqu’il est placé sur un lien.

 

Questionnaire (15 minutes par page)

 

 

1)     Quel est le titre de la page ou du site ?

2)     Pouvez-vous en quelques mots résumer le contenu de ce site ?

3)     Combien de liens avez-vous observés ?

4)     Quelle forme avaient-t-ils (texte, image, image animée) ?

5)     Comment l’information est-elle organisée sur cette page ? :

par ordre chronologique (de la plus ancienne à la plus récente)

Par ordre anti-chronologique : (de la plus récente à la plus ancienne)

Par ordre d’importance (de la plus importante à la moins importante ou l’inverse)

Sans ordre logique

6)     Finalement cette page est-elle lisible ? (expliquez en quelques mots votre réponse)

2.2. Résultats de la séquence pédagogique :

2.2.1 Perception du titre de la page et (ou) du site Internet:

 

En fait, les trois sites présentent un  titre abordable par l’ensemble des élèves pour plusieurs raisons :

 

Le titre présent en haut à gauche de la fenêtre du navigateur (et non sur la page) est bien le titre du site mais dans quelques cas et au bon vouloir des concepteurs (puisqu’il relève du langage HTML sous-jacent) ce peut-être le titre de la page. De manière générale il existe deux titres sur une page Internet, celui qui est inscrit sur la fenêtre du navigateur (accompagné de Microsoft Internet Explorer) et celui qui est inscrit sur la page.

 

 


exemple de titre présent sur la page et sur l'interface du navigateur

Avantages et Inconvénients :  Quel que soit le site, le concepteur est libre de changer à chaque page :

-          Le titre présent sur le haut de la fenêtre du navigateur

-          Le titre de la page

En pratique, on remarque que les élèves voyants ou amblyopes (qu’ils utilisent ou non un agrandisseur d’écran) n’ont pas tendance à observer les titres présents sur la fenêtre du navigateur (moins coloré et avec un faible contraste), mais  ceux directement intégrés dans la page, les élèves utilisant une plage tactile et ou une synthèse vocale ont directement accès au titre présent sur le cadre de la fenêtre du navigateur et  directement à celui présent sur la page. Ils ne perçoivent pas la différence entre l’interface (cadre, icône, barre de menus et de tâche) et la page elle-même.

Il est donc recommandé de choisir des pages où le titre du site et le titre de la page sont distincts.

2.2.2       Rôle de l’architecture graphique de la page dans la perception du contenu du site.

 

Les élèves éprouvent d’énormes difficultés à faire la synthèse du contenu du site, peut-être à part « Star Academy » qui entre dans le champ de leur culture plus quotidienne.

 

Cela s’explique par deux facteurs distincts :

Les limites du matériel spécialisé :

Que ce soit avec une synthèse vocale, une plage tactile ou un agrandisseur  d’écran, l’information arrive fragmentée (ligne par ligne ou morceau d’image par morceau d’image) et doit être réassemblée pour en saisir l’ensemble.

Le graphisme de la page :

Enormément de sites privilégient l’esthétique graphique au dépends de la qualité de l’information et son accès. Il en résulte que peu de pages visitées présentent un résumé, un plan ou un menu regroupant toutes les informations du site.

 

 

2.2.3 Capacité à saisir le nombre et  les différentes formes des liens

 

Définitions préalables données aux élèves :

 

Un lien hypertexte présent  sur une page Internet est un mot, un ensemble de mot, une image ou une image animée qui est relié à autre page ou un autre site Internet

 

Cette définition est accompagnée d’une aide graphique (noir et braille) où toutes les pages d’un site sont représentées avec de la corde qui relie les liens aux pages qui les concernent.  Cette toile tissée entre les pages permet aux élèves de mieux comprendre le terme de « toile » utilisé lorsque l’on parle du réseau Internet.

 

a) Lectures des liens par des élèves aveugles

 

Les élèves qui utilisent la synthèse vocale ont plus vite accès au nombre et la nature des liens. En effet Jaws annonce, dès l’ouverture de la page, le nombre de liens et à l’aide d’un raccourci clavier (Insert+F7) Jaws ouvre une fenêtre avec la liste des liens présents sur la page. Ils sont classés par ordre d’apparition de bas en haut et de gauche à droite. Cependant cette accessibilité est vite freinée par la structure de la page Internet :

 

Sur le site de « Star Academy » l’ensemble du site est fait d’un puzzle d’image sur lesquelles le concepteur a inséré des liens ; de ce fait, à la synthèse vocale ou la plage tactile, sont donnés des informations de ce type :

 

lien graphique image

lien graphique « autopromo »

lien image…

 

Deux raisons à cela :

Les concepteurs de sites utilisent des images de différents formats pour concevoir leur page, un de ces formats appelé « flash » n’est pratiquement pas lisible par les synthèses vocales ou les plages tactiles, ce format est utilisé sur le site de « « Stars Academy »

Mais certaines images auraient pu être lues si le concepteur les avait nommées de manière à en distinguer le contenu et le lien qui leurs correspondent.

 

Exemple :

 

 

Cet exemple nous montre « le logo » du Ministère de l’Emploi et de La Solidarité, lorsqu’un élève place le pointeur de la souris sur celui-ci, il fait apparaître, dans un petit cadre, une information résumant la nature de l’image:

La synthèse vocale prononcera « lien logo du Ministère de l’Emploi et de La Solidarité » qui peut-être interprété sans trop d’effort  « lien vers Ministère de l’Emploi et de La Solidarité »

 

Si cette adaptation appelée « info bulle » n’était pas présente :

Il serait donc lu « lien graphique image 2 »

 

      Deuxième raison à la mauvaise accessibilité des liens : lorsque la synthèse vocale lit une page, elle prononce les mots situés en amont et aval des liens, mais si l’on utilise la fonction insert+F7 de Jaws qui donne la liste de l’ensemble des liens, ils sont lus en dehors de leurs contextes.

 

Exemple :

 

exemple de lien non lisible entutilisant insert F7

 

 

Dans le tableau des ressources du site www.caegadv.net, si la page est lue en entier, Jaws lira :

-         « Psychologie, liens enfants, liens adolescents »

 

Un élève peut donc reconstruire facilement « psychologie de l’enfant et psychologie de l’adolescent »  mais en utilisant les fonctions Insert+F7  un élève aura dans sa liste de liens :

-         Liens enfants

-         Liens adolescents

 Sortis de leurs contextes, ces liens n’ont plus la signification que souhaitait le concepteur du site.

 

D’une manière générale nous pouvons dire que le repérage des liens dépend donc essentiellement de leurs dénominations ainsi que des adaptations textuelles qui sont faites lorsqu’ils prennent la forme d’images ou d’images animées.

 

b)Lectures des liens par des élèves amblyopes :

 

Visuellement quels sont les repères qui permettent de distinguer un lien :

 

-         Le pointeur de la souris qui prend la forme d’un index pointé, lorsqu’il se place soit sur des images ou des mots soulignés.

-         Leur forme textuelle a parfois une couleur spécifique

-         Ils sont dans certains cas accompagné d’images animées les mettant en valeur

 

Mais si l’élève n’utilise pas le pointeur de la souris, comment peut-il reconnaître un lien ?

 

La touche tabulation permet dans tous les cas de figure de se déplacer de liens en liens, la combinaison des touches majuscule et tabulation permettant quant à elle de revenir sur le lien précédent. Lorsqu’un lien est sélectionné à l’aide de cette technique, il est entouré d’un léger cadre grisé qui est difficilement perceptible par un voyant.

 

Donc très peu de choses finalement facilitent la reconnaissance des liens. Une des rares adaptations possibles est de fixer une bonne fois pour toutes par élève la couleur des liens (livret d’impressions écran sur l'accessibilité des liens).

Dans la pratique les élèves amblyopes sont plus facilement attirés par les

images animées (au format « gif » ou « flash ») qui contrastent avec l’ensemble du document, de ce fait de nombreux liens textuels sont négligés

 

 

 

2.2.4 Organisation de l’information et lisibilité de la page

 

L’information des pages Internet s’organise de plusieurs façons :

 

-         Elle suit le plan imposé par le sujet traité

-         Chronologiquement de la plus récente à la plus ancienne ou vice versa

-         De la plus importante à la moins importante ou vice versa

 

Sur un site, l’ensemble de ces possibilités peut être combiné, ce qui ne facilite pas la restructuration mentale de l’ensemble des thèmes abordés.

De plus si les élèves sont habitués lire de gauche à droite et de bas haut, énormément de sites ne respectent pas ce style littéraire :

Certaines informations sont organisées en tableaux, qui nécessitent une lecture colonne par colonne et donc de bas en haut et gauche à droite. Il faut donc demander aux élèves amblyopes s’ils ne saisissent pas la logique informative de la page d’utiliser successivement les barres de défilement de haut en bas puis de gauche à droite en prenant pour repères les limites(si elles sont perceptibles) de chacune des colonnes. Les utilisateurs de synthèse vocale et de plage tactile se trouvent confrontés à un autre problème ; le tableau est lu ligne par ligne, l’information ainsi décrite n’a plus aucun sens.

 

Schéma explicatif :

Lecture d’un tableau à  3 colonnes et 2 lignes

                                                                                             

La Lecture  s’effectue de gauche à droite pour la synthèse vocale et la plage tactile alors qu’elle devrait se faire : colonne par colonne (souhaité par le concepteur)

1

3

5

2

 

4

6

 

La seule solution est alors de guidée fortement les élèves dans leur navigation mais le plaisir de découverte et de recherche s’en trouve gâché.

 

Remarque :

Pourtant il existe une solution simple qui ne demande pas beaucoup d’effort pour adapter ce tableau à la synthèse vocale, c’est de créer un premier tableau d’une seule ligne et de 3 colonne dont les cadres seront soit de la même couleur que le fond de page ou sans couleur (donc invisible). Puis à l’intérieur de chacune des colonnes insérer un tableau d’une seule colonne et 3 lignes. Le premier tableau est lu comme une seule ligne donc colonne par colonne. Mais comme à l’intérieur de ces colonnes est présent un tableau de 3 lignes ce deuxième est lu  ligne par ligne, on aura donc l’impression d’avoir un tableau de 3 colonnes et 3 lignes. La lecture logique des voyants est alors correctement retranscrite par la synthèse vocale et la plage tactile

 

Schéma explicatif :

 

                        A                                            B                                            C

 

 

1)

 

 

2)

 

 

 

3)

 

 

4)

 

 

5)

 

 

6)

 

 

 

7)

 

 

8)

 

 

9)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Explication du schéma : Le premier tableau ne présente qu’une seule ligne composée de 3 cellules (colonnes) nommées de gauche à droite A, B et C.  Normalement la synthèse vocale lirait le contenu de A puis B puis C.

Ce contenu s’avérant être un tableau (1 colonne et 3 lignes nommées 1,2,3)qui est lu ligne par ligne. 

L’ordre de lecture est donc :

A (1,2,3)

B (4,5,6)

C(7,8,9)

 

 

Remarques :

 

Bien avant de fournir une page Internet à un élève, il faut donc maîtriser, l’architecture de celle-ci et les artefacts graphiques qui la composent pour permettre aux élèves une navigation harmonieuse leur permettant d’aboutir aux liens en relation avec leur recherche.

Si n’importe quel enseignant d’informatique pour un public voyant peut  se permettre d’initier des élèves à la consultation sur Internet sans connaître exactement le code HTML sous-jacent,  il en va  tout autre pour un enseignant spécialisé dans le handicap visuel. Il lui faut une connaissance parfaite de la conception des pages consultées et du code utilisé puisque c’est celui-ci qui est lu par la synthèse vocale et la plage tactile. Cela évite que la navigation des élèves se transforme en une partie de « cache- cache » avec des informations fragmentées et sans logique.

 

Malgré tout, certaines pages Internet restent inaccessibles, l’information étant essentiellement traitée sous un format graphique (image et images animées)  inabordables par la synthèse vocale et les plages tactiles

La lecture se faisant au gré du design graphique, il n’est pas aisé de trouver un protocole de navigation pour les élèves utilisant un agrandisseur d’écran.

 

Exemple ( voir l'impresssion écran de la page de www.kartoo.com) :

 

Kartoo est considéré comme un « métamoteur » de recherche intéressant pour les élèves, il présente une interface ludique qui doit normalement susciter une plus grande facilité d’utilisation. En fait dès l’ouverture de la page d’accueil non seulement elle n’est pas lisible par les élèves aveugle mais qui plus est, aucun raccourci clavier ne permet d’entrer la nature de la recherche dans la fenêtre proposée.

 

 

 

2.3 Analyse de la séquence pédagogique

 

Sur les 3 pages Internet abordées, l’accessibilité à l’information se trouve à la fois freinée par l’accessibilité des sites et par l’utilisation du matériel spécifique au handicap visuel. Quoiqu’il en soit le rôle de l’élève comme celui de l’enseignant n’est pas d’adapter les sites visités au handicap visuel mais bien de définir un protocole de navigation issu des problèmes rencontrés dans cette phase de découverte.

 

 

2.4  Protocole de navigation

 

 2.4.1  Protocole pour un voyant :

 

-         Vision et lecture globale de la page

-          Choix du ou des liens intéressant sa recherche

-         traitement de l’information (par l’utilisation d’un traitement de texte, prise de notes ou impression directe)

 

 

Nous avons décrit précédemment les limites pour chacune des étapes du protocole, il appartient maintenant de définir des solutions pour celle-ci.

 

2.4.2 Protocole pour un élève présentant un handicap visuel

 

Vision et lecture globale de la page :

 

Pour chaque page d’accueil visitée, il est donné aux élèves une représentation textuelle ou graphique ( voir les adaptation graphiqe en braille est en noir de la page d'accueil de www.caegadv.net) de l’ensemble de la page, à lire avant d’utiliser le navigateur. Ils se représentent ainsi plus facilement la forme et le contenu.

Volontairement dans premier temps, seule l’architecture générale est donnée, ce qui permet d’orienter les déplacements spatiaux du curseur à  de manière plus précise pour les élèves amblyope ou aveugles (en utilisant le pavé directionnel ou les fonctions de déplacement de leur plage tactile). Mais surtout d’avoir une connaissance globale de l’architecture de la page et de la localisation des images et du texte. Petit à petit ils se sensibilisent à la forme des pages internet et au rôle des images et du texte.

 

Dans un deuxième temps après la découverte de la page Internet, la légende de  l’adaptation graphique (voir livret d’impression écran page 23) de la page d’accueil est donné. Le texte est donné dans l’ordre chronologique de la lecture par les plages tactiles et de la synthèse vocale. Il permet :

 

D’avoir une lecture globale de l’information

De repérer les liens et de mieux comprendre leur signification

De choisir le lien approprié à la recherche

 

Remarque : les images ne sont volontairement pas détaillées dans cet exemple, puisqu’elles sont correctement lisibles et compréhensibles en utilisation directe sur Internet. Si cela n’avait pas était le cas elles auraient fait partie de la légende.

 

3 Traitement de l’information

 

La plupart  des recherches actuelles abordent l’accessibilité à l’information et non le traitement de celle ci. Je m’explique :

Un voyant qui vient de trouver une page Internet convenant à sa recherche, peut aisément l’imprimer pour la relire ou s’en servir de support pour créer un document à l’aide d’un traitement de texte. Il peut aussi prendre aisément des notes manuscrites.

Les élèves amblyopes avec ou sans utilisation de logiciel adapté dans lecture de l’écran peuvent imprimer la page Internet, mais elle ne sera pas adaptée (en taille et couleur de police de caractère) à leur vision. Si leur déficience visuelle le leur permet,  ils peuvent prendre des notes manuscrites. Mais si ce n’est pas le cas ils doivent rendre actif leur traitement de texte et utiliser des « copier coller » à l’aide de nombreux raccourcis clavier pour « déplacer » l’information dans une page de leur traitement de texte.

Le texte devra ensuite être retraité pour pouvoir être imprimé à la taille de la police de caractère qui leur convient. 

 

Les élèves aveugles quant à eux n’ont actuellement aucun moyen d’imprimer une page Internet directement du langage HTML vers le braille. De ce fait seule la prise de notes est la solution au traitement de l’information.

 

 

Il est difficile cependant d’imaginer un bureau suffisamment ergonomique pour contenir un PC, une plage tactile et une Perkins ou même une tablette moins encombrante. Bien sûr à l’aide de Word  ou d’un autre traitement de texte, toute information peut-être traitée pour être imprimée en Braille mais une fois de plus une quantité contraignante de raccourcis clavier est nécessaire pour aboutir au traitement final de l’information.

 

 Pour un aveugle ou un amblyope le traitement de l’information se résume à :

-         repérer l’information recherchée

-         La sélectionner

-         La copier et la coller dans un traitement de texte

-         La transformer pour qu’elle soit adaptée à leur vision

-         L’imprimer en braille ou en « noir »

Un constat s’impose pour traiter les informations issues des nouvelles technologies de communication : la charge de travail, pour la même consultation de page,  des élèves handicapés visuels est plus importante que pour les voyants.

Puisque la plus part des sites ne proposent pas la possibilité de télécharger des document au format « Word » que se soit avec l’extension (format) «.doc » ou  « .txt ». Il faut dans un souci de progression des apprentissages préparer à l’avance le texte qui est issue de leur recherche.

 

Chapitre IV : LIMITES, DIFFICULTES ET PERSPECTIVES

 

I) Limites et difficultés

 

1.     Limites pédagogique et matérielles :

La consultation des pages Internet n’est qu’une infime partie du programme de technologie de 4ème. Pourtant la charge des adaptations graphiques et la nécessité des apprentissages palliatifs (Dactylographie, raccourcis clavier, Utilisation des logiciels et matériel spécialisé) limitent profondément la progression de ces apprentissages. Cette inertie est d’autant plus importante qu’elle est la résultante de nombreux facteurs indépendants les un des autres :

 

1.1.    Les  Limites pédagogiques :

 

La Technologie est une matière nouvelle qui a remplacé l’EMT. Elle aborde aussi bien les notions de mécanique, que d’électricité et d’informatique. Les enseignant actuel de technologie proviennent des anciens enseignant d’EMT, d’enseignant « reconvertis à cette matière» provenant de collèges et de LEP et plus récemment de L’IUFM.

Dans les établissements spécialisés pour les jeunes déficients visuels, le choix des matières techniques s’est fait et dépend encore des métiers historiquement dédiés au déficient visuel :

 

-          Vannerie

-          Cannage

-          Paillage

-          Accueil standard

 

De ce fait,  la « technologie »  dépend d’éducateurs techniques : en menuiserie, « chaiserie », vannerie….

En ce qui concerne l’enseignement de l’informatique, énormément d’établissements possèdent un enseignant d’informatique, qui  gère à lui seul l’apprentissage du clavier (dactylographie), la maîtrise du matériel spécialisé et la bureautique.

Mais l’ensemble de ces apprentissages se situent très loin du contenu des programmes de technologie  de l’Education Nationale. Je pense qu’une confusion est faîte entre « l’apprentissage des techniques palliatives liées à l’Informatique »  et « l’enseignement de l’informatique » dicté par les textes officiels de l’éducation nationale.

Mon expérience de deux ans d’enseignement en tant que « professeur de technologie »  ma montré  qu’il n’est pas facile de coupler l’enseignement des techniques palliatives liées à l’informatique et le programme de technologie. En effet, le tout n’est pas de connaître indépendamment chacun des items du programme informatique mais de faire un harmonieux mélange  de  « technique palliative informatique » et de « bureautique », le tout dans un temps record fixé par les progressions de l’Education Nationale.

Ce qui demande à la fois aux élèves et aux enseignants de maîtriser :

 

Un haut niveau de dactylographie

Tous les raccourcis claviers des logiciels spécialisés ou non

Les fonctions des logiciels abordés

Le matériel spécialisé

Les techniques cognitives qui pallient les limites des logiciels et du matériel utilisé

 

Face à cette charge d’apprentissage, il n’existe aucun texte à ma connaissance, en dehors des adaptations en reliefs fournis par L’AVH (Association Valentin Haüy), abordant l’ensemble des apprentissages cités ci-dessus. Il semble alors que la seule solution serait la mise en commun des savoirs entre enseignants spécialisés.

 

 

1.2 Les difficultés de concertation entre professionnels

 

Au cours de congrès, de ma formation et ma jeune carrière;  j’ai rencontré de nombreux pédagogues qui maîtrisaient, en tout ou en partie, l’outil informatique, certains étant spécialisés dans l’utilisation du matériel spécialisé,  d’autres dans la bureautique et enfin certain dans le la gestion informatique du braille mathématique. Face à temps de qualités professionnelle basées sur des années d’expérience, Il serait temps de mettre en commun nos compétences, à la fois pour harmoniser nos enseignements, mais aussi pour le bien-être de nos élèves lorsqu’il change d’établissement spécialisé. Et peut-être bien pour éviter à de jeunes enseignants,  la difficile tâche de gérer un programme qui n’existe dans aucun manuel.

 

Même si ce constat semble alarmiste, les difficultés n’ont pas toute une origine humaine, mais elles dépendent aussi de contraintes matérielles.

 

1.3 Les contraintes matérielles

 

Si une salle informatique représente déjà un lourd budget dans les établissements de l’Education Nationale, c’est une charge financière phénoménale pour les établissements spécialisés. Si l’on considère qu’un poste avec un minimum d’équipement adapté au handicap visuel revient à 12 000 Euros. Il est facile d’imaginer que très peu d’établissements peuvent équiper à la fois une salle informatique et l’ensemble des salles de classe. Il est regrettable, à l’heure où les Ministères prônent la démocratisation de l’informatique et l’intégration, que nos établissements ne soient pas « intégrés » dans leurs programmes.

Certes les ministères ne sont pas les seules responsables dans les contraintes matérielles, les fournisseurs de matériel spécialisé produisent pour la plus part du temps leur software (logiciel) sans  une concertation très précise avec les fournisseurs de plages tactiles. Il en résulte des installations fastidieuses qui ne sont absolument pas à la portée de jeunes déficients et aveugles.

Il faut aussi prendre en considération, le fait que la bureautique ne représente qu’une partie de du programme de technologie nécessitant l’utilisation de l’ordinateur :

Le dessin, la conception et la fabrication assistés par ordinateurs font parti du programme à dispenser au collège.

 

1.4. Que faire de l’enseignement du DAO (Dessin Assisté par Ordinateur)  et de la CFAO (Conception et Fabrication assistées par Ordinateur) ?

 

Si  les programmes de l’Education Nationale existent bel et bien ils se heurtent aux limites du handicap visuel, aux prix et à l’adaptation du matériel :

Pour concevoir un objet  par l’intermédiaire d’un programme informatique, il faut non seulement que le logiciel de commande de la « machine-outil » soit adaptable pour tous les élèves déficients visuels mais il faut à nouveau posséder un lot de matériels très onéreux :

 

Thermo-plieuse

Découpeuse à « guillotine »

Perceuse à colonne

Fraiseuse pilotée par ordinateur

 

De plus, se pose le problème de sécurité :

Même si certains de ces outils  présentent un capot de protection, il faut des adaptations nécessaires pour les élèves déficients visuels et aveugles :

 

Guides favorisant l’autonomie d’utilisation des « machine-outil »

repères tactiles pour les commandes d’utilisation des machines

Choix de la taille des pièces à fabriquer adaptées au handicap visuel

Logiciel de commande adapté à la synthèse vocale et à la plage tactile

 

 

Alors entre risque d’accident et limite du handicap visuel, il est difficile d’aborder sereinement cette partie du programme d’informatique.

 

La partie spécifique de la bureautique semble quant à elle, pouvoir s’effectuer sans trop de contrainte liée au handicap visuel. Alors quel programme ou texte officiels  faut-il suivre ?

 

 

2.     Orientations et Perspectives

 

Chaque enseignant d’informatique pour jeunes déficient visuels et aveugles est un vivier de connaissances qui mériteraient d’être partagées et harmonisées. Tout en tenant compte des textes officiels de l’Education Nationale qui peuvent être à la base de cette construction d’un programme pour les élèves déficients visuels et aveugles.

 

2.1 Le programme de technologie et le B2I (le Brevet Informatique et Internet)  des ressources à exploiter !

 

2.1.1 le programmes de technologie

 

Voici un résumé des compétences, issu de programme de technologie à acquérir au collège en informatique :

 

6ème :

Connaissance de l’ordinateur, maîtrise de la souris ou de la souris clavier

Traitement de l'information textuelle

 

5ème

Tableur grapheur : Excel ou Works

Pilotage des automatismes

 

4ème :

Consultation et transmission de l'information

Se connecter sur un site distant, rechercher des adresses, sauvegarder le résultat dans un fichier texte.

Emettre un message à l'aide d'un logiciel de courrier électronique (Outlook ou Messenger), ajouter une pièce jointe.

C.F.A.O.

Conception d’un site Internet dans le cadre de la production de services et la consultation et la transmission d’information via Internet

3ème :

Conception d’un projet assisté par ordinateur groupant l’ensemble des compétences acquises précédemment

 

Le programme de technologie peut-être associer au B2i (Brevet Internet Informatique) pour affiner la liste des compétences à acquérir.

 

2.1.2 : Le B2I

 

Le B2i étant un livret qui regroupe l’ensembles des compétences informatiques à acquérir de l’école primaire au collège, il peut sûrement devenir la base du  programme informatique adapté aux jeunes élèves déficients visuels et aveugles. Au regard des compétences contenues dans le B2i Seuls trois questions se posent :

 

Quelles compétences garder ?

Quelles sont les compétences inaccessibles aux élèves déficients visuels et aveugles ?  

Quelles compétences  spécifiques du handicap visuel sont à ajouter ?

 

Finalement, le B2I et le programme de technologie regroupent l’ensemble des compétences informatiques à acquérir de l’école primaire au collège. Alors q’attendons-nous pour prendre ces bases et composer un groupe de recherche pour redéfinir les structures de l’enseignement de l’informatique dans nos établissement spécialisés ?

Les thèmes à aborder pourraient-être les suivants  :

La progression dans le programme et l’apprentissage précoce des techniques palliatives liées à l’informatique.

Le contenu des programmes : quels logiciels utilisés pour satisfaire les programme fixés par l’Education

Nationale.

Les limites liées au handicap visuel et leurs re-médiations.

Les moyens matériels et financiers

 

Conclusion :

 

Ies nouvelles technologies d’information et de communication représentent une formidable ouverture vers le monde. C’est un moyen extraordinaire d’anti-exclusion qui peut de plus favoriser la prise en compte du handicap visuel, c’est à ce titre que nous devons participer à cette aventure technologique. Le handicap visuel n’est pas et ne doit pas être un frein  à l’accès de ces nouvelles technologies. Les solutions et les compétences sont là ! A nous de les mettre en œuvre pour que l’informatique et les nouvelles technologies ne représentent un nouveau champ d’exclusion pour les jeunes déficients visuels et aveugles