Psychologie Monsieur Demeester

Orientation et insertion socio-professionnelles : représentation du handicap visuel

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Introduction :
Sujet compliqué et vaste
Orientation au sens générale et historique :
De 1950 à 2000 :
Le choix professionnel
L’orientation des jeunes :
En 1912 s’ouvre à paris le premier bureau pour conseiller « les ados » dans le choix d’un métier ces offices d’orientation se créent en annexes des services municipaux de placement. Ces offices s’adressent au adolescent souhaitant s’orienter dans la vie active.
En septembre 1922 PARUTION d’un décret officiel qui définit : orientation = ensembles des opérations qui précèdent le placement des adolescent  dans le commerce et l’industrie
Ces tests révélaient les aptitudes des personnes  au niveau intellectuelle morale et physiques. La plus part du temps effectués par des enseignants et médecins
1928
C’est l’ouverture de l’institut nationale de l’orientation Professionnel (INOP) pour la formation des conseillers qui les sensibilise à la pratique des tests
1938
Parution d’un décret qui prévoit la création de centre d’orientation professionnel
1959
La scolarité obligatoire jusqu’à seize ans et l’orientation scolaire apparaît
1970
Création de l’office nationale d’information sur les enseignements et les formations (ONISEP)
1971
CIO centre d’information et d’orientation 
1996
Mise en place de séquences d’éducation à l’orientation dans les collèges et lycée professionnel

Comparaison des conceptions d’orientation de 1950 à 2000

En 1950 La conception est déterministe : c’est de l’ordre de la  sanction « prêt à porter » les tests déterminent les aptitudes d’un jeunes et de faire un pronostique fiable sur son devenir ;  le jeune est objet et non acteur de son orientation. L’objectif et d’appareiller un homme et un métier.
Maintenant (2000) on est une équipe….
Actuellement nous sommes dans l’orientation projet, c’est la conception éducative de l’orientation l’accent est mis sur l’aide sur un choix réaliste adapté et pas forcément durable (ponctuelle). Cette évolution est ponctuée dans les textes :
1989 :
l’Education Nationale :  les élèves élaborent leur projet d’orientation en fonction de leurs aspirations et capacités
1990
l’orientation est le résultat d’un processus d’une démarche continue d’élaboration d’un projet que le jeune mène au collège et au lycée
1994
la préparation de l’orientation est une mission à part entière de l’école et cela dès la cinquième
1996
la construction du projet individuel d’orientation est un processus complexe susceptible d’évolution et d’adaptation permanente. Ce processus est préparé au sein de la communauté éducative par l’élève lui-même qui est auteur, par son environnement familial, il est renforcé par les actions éducatives des enseignants éducateur CDI partenaires du monde socio-économiques et par l’action spécialiser du conseiller d’orientation psychologue. C’est donc une orientation continue, d’un rapport entre des individus en devenir  et des environnements professionnels évolutifs. Cette orientation projet c’est comment choisir entre le désirable et ce que je peut faire. C’est une orientation sur mesure….

Choix professionnel des DV

1977 :
 Un exposé d’un psychologue de l’AVH qui a conçu des tests pour l’orientation des standardistes exprime ceci :
 « L’orientation des personnes aveugles ne diffère quant au problème de fond de l’orientation des voyants. Cette orientation doit aider chacun à utiliser au mieux toutes ses ressources personnelles, cette orientation doit être précoce et suivie.
Pour chaque situation particulière la solution proposée est un compromis entre ce que désir le sujet et les possibilités qui lui sont offertes. Le sujet et tous ceux qui s’en occupe participe à cette orientation. Le jeune doit être bien préparé au plan psychologique par les enseignant et sa famille tout au long de sa scolarité.
L’orientation du DV (Déficient Visuel) est un processus long et individualisé au cours duquel le jeune va essayer de trouve après des tâtonnement et des désillusions un compromis. La recherche de ce compromis passe par une interrogation portée sur soi et par l’environnement « quelle place vais-je avoir dans la société ? »
Un processus long et souple car un déficient visuel a besoin de mettre du sens sur les obstacles qui entravent son projet de vie. Il faut du temps pour demander de l’aide à l’adulte « si je n’y arrive pas seul je suis un incapable » Pour l’adolescent cela peut-être interpréter comme un acte d’allégeance à l’adulte au moment où il s’en détache, il faut aussi s’éloigner des représentations parentales. Il faut oser croire dans des possibles.
In fine cela résulte de l’aboutissement d’un conflit entre le moi idéal et le moi et celui du projet de vie…Tout projet de vie fait naître des périodes de frustrations intenses, des régressions mal perçues.
Remarque : les allocation sont-elles un système pervers de l’orientation ???
Les influences parentales ont une action énorme dans cette orientation, orientation imposée et parfois non négociée ou non négociable…C’est parfois une blessure énorme pour les parents que de choisir une orientation.
Cette orientation est un orgue à plusieurs claviers et l’ensemble de ces claviers doivent aboutir à une harmonie (parentale pédagogique sociale et éducative)
Analyse des orientations par établissements spécialisés pour DV :
« A quatorze ans on a le droit de souffler et après 20 ans les orientations COTOREP sont-elles bien réfléchies »
« Intégration ou pas intégration, lorsqu’ils sont intégrés l’orientation nous appartient moins »
« il faut être clair entre professionnels dans le choix des examens et des orientations dans les classes de 3ème I ou 4ème AS qui sont parfois des frein pour les orientations futures »
« La filière SEGPA DV pose des problèmes d’orientations »
« En France on parle de niveau « C.P., collège, Forja », les compétences ne sont pas toujours clairement définies ni évaluées »
 La problématique de l’orientation qui ne dépendait « que du handicap visuel »  est aujourd’hui mise à mal avec les « handicaps associés » 
Face à des jeunes qui ne correspondent à aucun niveau scolaire évaluables ; nos établissements créent des classe « POP » (pré-orientation professionnelle) ou des classes de pré-orientation CAT.
Cette orientation des DV est une démarche d’accompagnement pluridisciplinaire. Cet accompagnement demande beaucoup d’esprit critique et de remettre en cause nos représentations négatives du jeunes ; il faut aider ce jeune à clarifier des informations multiples et parfois non compréhensible.
Il faut stimuler le jeune pour le propulser en douceur  la clôture de l’institution car il y a une réalité des dates buttoirs. Il faut sécuriser celui-ci  dans son orientation car les démarches de stage peuvent être fragilisante. Il faut être fiable et cohérent dans ce qu’on lui dit « tant au niveau de son handicap que de ces possibilités professionnelles liées à celui-ci »
C’est aussi faire émerger des désirs qu’il ne faut pas couper net, il faut planifier les objectifs et les moyens à mettre en œuvre ; l’évaluation est nécessaire dans la construction d’un projet. Il faut donc des temps de régulation par semaine pour recadrer le projet.
Christine Guy (rapport GPEAA 2002) :
« Les pédagogues et  les autres intervenants ont un rôle à jouer dans l’élaboration du projet de vie de chaque jeune. Quel projet éducatif pour répondre au mieux aux objectifs d’insertion socioprofessionnels ? Quels programmes scolaires proposer aux jeunes en réelles difficultés scolaires. Le projet de vie concerne la vie associative, environnementale et aussi à l’épanouissement sexuelle. Il faut aussi rechercher des lieux de vie en adéquations avec ses possibilités. »
L’orientation des DV est angoissante et encore plus avec des handicaps associés « encore plus des amendements Creton »
Il y a aussi des jeunes amblyopes intégrés de façons particulières en milieu ordinaire mais attention aux prises de risques inconsidérés. (chaque déficient visuel est unique face son orientation)
L’orientation doit prendre en compte l’évolution du handicap qui demande de rebondir de projet en projet. Un DV peut changer cinq à six fois de métiers liés à l’évolution de son handicap…
Il faut avoir dans l’esprit d’avoir plusieurs métiers dans sa vie…
Certains jeunes aveugles ont  de faibles capacités intellectuelles et manuelles, que faire avec ces jeunes là en marge de tous niveaux scolaire ou professionnels « le CAT c’est pour les débiles » disent les élèves.
« Le cannage paillage est-elle la profession du gitan et du manouche et celle de l’aveugle… »Le cannage est-ce la seule orientation pour les DV   intellectuellement défavorisés ? Ces métiers d’artisanat ont-ils un avenir, un DV peut-il devenir un artisan ?
Le centre de distribution de travail à Nantes est un bon exemple.
Certains parents luttent contre les orientations dans les établissements protégés.
Il y aussi la poursuite vers des études longues  à la  faculté de droit et de psychologie avec des risques d’insertion professionnelle longue que fait-on avec une licence de « psycho » ou de « phylo » qui sont communes au valide aussi aujourd’hui. Que fait-on avec une licence ? Tous les concours ne sont pas ouverts au DV. Il ne faut pas que l’orientation soit un choix par défaut.
L’intégration n’enlise-t-elle pas les jeunes handicapés dans la normalité. On peut aussi penser que l’intégration rappel aussi tous les jours le handicap.
Les problèmes des jeunes diplômés universitaires  est-il le même, chez les valides et les jeunes DV ?
L’orientation des DV qui avait une primauté vers les orientations musicales, subit les mêmes effets que tous les profs de musiques :
-         se déplacer
-         Suivre les goûts musicaux des jeunes qui peuvent stopper les cours au bout de 6 mois
L’invitation d’anciens DV seraient peut-être intéressante pour les ados ?
Catherine Baton psychologue (centre de Guinot) à fait un test d’intelligence pratique pour les DV (tactile et visio-tactile) :
Critère d’organisation, de persévérance, d’adaptabilité
Capacité manuelle « mnésique » (se souvenir)
Il y a peu de CFA spécialisés pour les déficients visuels
Lorsque les jeunes téléphonent pour obtenir un stage, il n’est pas facile d’annoncer son handicap :
« Dite moi où votre entreprise se situe parce que je suis déficient visuels »  une fois l’entretien obtenu.
Exemple : pratique de troisième SEGPA
Le groupe préparatoire multiprojet :
6 amblyopes
8 jeunes 6 viennent de l’extérieur :
Un de 4ème ordinaire avec des difficultés dès la 6ème exclu plusieurs fois avec un placement aux Thébaudières il a pour objectif un retour dans le milieu ordinaire « CAP »
Un jeune avec bep comptabilité
Un avec pour projet toilettage pour animaux
Une jeune fille qui s’identifie à un personnage de conte avec un projet vers la musique
3 jeunes qui viennent de 3ème SEGPA deux jeunes filles avec une rétinite pigmentaire et ignore le pronostique de leur maladie, d’origine algérienne elles se heurtent aux deux cultures avec « un grand écart identificatoire » avec la volonté d’être agent d’accueil standardiste et une jeune atteinte de cécité d’origine congénitale elle voudrait faire une formation professionnelle « CRP » avec des parents en conflit avec l’établissement.
Un jeune qui est présent depuis 1996, avec une rétinite pigmentaire qui sort d’une dépression et souhaite une orientation en télé-vente à « Vertou » « service conseiller clientèle à distance »
Dix heures de français
3 heures de mathématique
3 heures d’anglais
8 heures d’informatique
2 heures d’EPS
4 heures d’atelier bois
2 heures d’expression théâtrale
Un référent pédagogique et un éducatif plus une équipe médicale et paramédicale
Objectifs :
Préparer une formation qualifiante
Donner du sens à une orientation approprié selon les désirs du jeune de ses capacités de son handicap et du monde du travail.
Développer l’ouverture au monde environnant par le biais pédagogique et éducatif
Développer l’ouverture au monde du travail :
Visite d’entreprise
Forum de métier
Stage
Connaissance de la législation du travail
Maintenir les connaissances en Français, mathématiques et anglais
Sensibilisation  à la bureautique
Développer d’autonomie physique personnelles de ces jeunes
Les aider à contacter des structures pour mûrir leur orientation professionnelle 
Ce processus dure un an à deux ans et c’est une orientation CDES
Il y a une réunion pluridisciplinaire une fois par mois et des réunion hebdomadaire pédagogique et éducative. Comment peut-on rencontrer les familles plus régulièrement. L’assistante sociale et le référent pédagogique se déplace une fois par an. L’éloignement géographique est limitant.
L’insertion c’est aussi participer à la vie collective (prendre part aux tâches de la vie quotidienne) ils sont autonomes dans les devoirs, il y a des temps de régulation une fois par semaine. Il faut le faire sur le temps éducatif et pédagogique.
Remarque : demander aux jeunes de participer à la fin de sa synthèse
La découverte du monde environnant :
Service administratif
Bancaire
Association de quartier
Certain jeunes vivent en appartement avec gestion d’un budget
Remarque : le travail scolaire est un travail à la carte…
Il faut l’aval de la médecine du travail pour certains emplois…Faudrait-elle qu’elle travaille en amont. Cette médecine du travail est-elle bien au courant du handicap visuel.
Critique : il y a une « focalisation » sur une formation professionnelle et la multiplicité des intervenant, la multiplicité des intervenant n’est pas un facteur rassurant pour l’élève, il y a un risque d’éparpillement. il ne faut pas cependant un enseignement au rabais.

L’insertion socioprofessionnelle

C’est un processus compliqué et angoissant. Cette insertion sociale et professionnelle contribue à la construction de son identité.
Dans la réalité les dv :
Scheppens : « la mise au travail de la majorité des dv devient de plus en plus difficile en raison de la mécanisation envahissante, des exigences de flexibilité qui risque de pénaliser les  dv.  Il y a une « frilosité » croissante et subtile de la médecine du travail. Seul les très doués accéderont aux études supérieures ou à des formation qualifiantes.
Désormais peu d’aveugles travailleront même s’ils ont réussi une formation qualifiantes.
Cela impliques des remises en question au sein des établissement spécialisé, il est important de s’orienter vers des projet de vie globaux variés et individualisé. Il préconise de mettre l’accent sur l’aide à l’adaptation sociale de ces personnes.
Au Thébaudières, les formateurs ont souhaité réunir un maximum de chef d’entreprise grâce à leur studio télémarketing. Il y a 945 chef d’entreprise, 2 personnes ont répondu favorablement 174 ont souhaité une brochure, 269 injoignables, 211 ont répondu non face au handicap.
6 offres d’emplois ont été proposées
5  ont souhaité participer à une réunion après 17 heures
Un chargé d’insertion pouvait  se déplacer 13 ont souhaité cette visite….
Voir :
les grands groupes qui ont signé des convention avec l’AGFIPH…
La discrimination des handicapés existent :
Remarques :
Pour travailler il faut l’accord du DRH et des employés, l’entreprise recherche une compétence et il ne faut pas croire dans le devoir civique de l’entreprise. On embauche une personne et non un handicapé. Mais une embauche c’est aussi du relationnel et donc la relation peut-être parasité par la représentation du handicap.
Il faut créer une ruche d’entreprise, qui soit sensibiliser au problème d’insertion et d’embauche. 20 responsables d’entreprise sont venus au Thébaudières qui ont permis de faire évoluer la formation vers des télé-acteurs marketing… Aujourd’hui cette ruche d’entreprises n’existe plus. Mais il persiste deux chargés d’insertion qui travaillent presque à plein temps.
Remarque : il faut que les stages soit long plus d’un mois. Comment connaître une personne ou une entreprise en 20 jours. Durant le stage le patron (dans la découverte du handicap) et le jeune (dans sa découverte de l’emploi) sont stagiaires.
L’intégration dès le jeune âge des handicapés et valides permettre peut-être à l’avenir de changer ces discriminations…

Il faut aussi montrer aux entreprises ce que l’on sait faire…

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